In recent years, many studies invoking epigenetic mechanisms have focused on nutrition, studying the epigenetic incidence of stress in African-American populations who suffered the trauma of slavery or on prenatal stress transmitted from African-American mothers to their offspring. According to some studies, this traumatic memory is transmitted according to a transgenerational mechanism and induces a modification of the epigenome (which is to be understood as a key variable in the expression of an individual’s genes) of a large number of individuals whose ancestors – still according to these studies – underwent a metabolic change related to slavery, due, notably, to nutritional deprivations. While the transgenerational transmission mechanism of trauma is still being questioned by many epigenetic researchers today, and thus not universally accepted by the peer community, it is interesting to consider that activists in favor of reparations related to slavery, especially African Americans, as well as anthropologists and philosophers, are increasingly citing this reasoning of cause and effect as ‘proof’– which allegedly demonstrates that ‘race’ has indeed entered the body through the epigenome. This new research, coupled with its wide reception, have contributed to define biology as an object that is ‘social’, and which individuals can therefore exploit to their advantage in their demands for reparations. This article will therefore seek to cast light upon the complex intertwinement between the field of epigenetic productions and the circulation of theories and concepts in activists’ circles demanding reparations, as well as in newspapers featuring science columns.
Il est communément admis en France que la notion biologique de race est scientifiquement invalidée depuis les années 1950. Pourtant, la « race », comme catégorie biologique, est loin d’être sortie des pratiques scientifiques. Au contraire, ces usages sont multiples et fragmentaires. La notion de race se transforme ainsi au fil de sa circulation entre disciplines des sciences « dures » et entre contextes nationaux. Et surtout, son usage comme notion biologique n’est pas cantonné aux seuls professionnels de la santé et des sciences naturelles. Aux États-Unis, les particuliers recourent à des tests génétiques pour s’affilier à des « races-ascendances bio-géographiques ». Des sociologues et historiens analysent les usages de la « race » en sciences « dures » et en médecine dans le contexte étatsunien, depuis une vingtaine d’années. Au regard de ce foisonnement nord-américain, les recherches en sciences sociales se font rares sur le sujet en France. Dans cet entretien, Magali Bessone et Claude-Olivier Doron proposent des lectures novatrices des modalités de construction et des usages des catégories ethniques et raciales dans le champ des sciences naturelles et de la médecine. Ils reviennent sur la pertinence de l’opposition entre constructivisme social et naturalisme lorsque ces paradigmes sont appliqués à la « race ». Enfin, ils invitent à déconstruire les usages parfois complexes de cette notion, en produisant des enquêtes empiriquement fondées dans le contexte français.
Le quartier de Hyde Park à Chicago, fief d’une des plus importantes universités privées du pays, est le théâtre d’une situation inédite en matière de gestion de l’ordre public : les policiers privés du University of Chicago Police Department (UCPD) ont peu à peu supplanté leurs confrères du public suite à la signature de récents accords municipaux laissant aux policiers privés la possibilité de gérer activement le territoire à l’intérieur et à l’extérieur du campus. Le travail ethnographique exploratoire auprès des policiers du UCPD entrepris en 2013 et présenté dans cet article analyse les rapports entretenus par les agents du UCPD avec l’espace public et avec les populations sur le territoire, suite à l’extension de leur juridiction. Se pose la question de l’égalité de traitement des populations par les policiers, puisque ces derniers prennent en charge à la fois les membres de la communauté académique, majoritairement « blancs », et les non-affiliés à l’université, résidents du ghetto « afro-américain » alentour. Au fil des sessions d’observations participantes et des entretiens semi-directifs menés lors des patrouilles, on verra l’adaptation de pratiques policières dites « classiques » à la situation locale de Hyde Park, notamment à travers l’utilisation par les policiers à la fois d’un vocabulaire assorti de termes racialisés, mais aussi de jeux langagiers d’euphémisation et de substitution qui mobilisent les catégories locales et masquent la frontière « ethno-raciale ». Ce vocabulaire « écran » est utilisé pour distinguer les individus perçus comme des clients « légitimes » des utilisateurs « non légitimes » du service, et traduit toute la prégnance du racisme institutionnel invisibilisé sur le terrain.
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