Selon une sociologie politique considérant l’action publique comme une construction collective d’acteurs publics et privés en interaction, notre recherche se focalise sur la « nouvelle » gouvernance sanitaire des « territoires de santé » promue par les Agences régionales de santé (ARS) en s’intéressant aux modalités de fabrication des contrats locaux de santé (CLS). Dans la région étudiée, l’ARS lance, dès octobre 2010, les deux premiers CLS comme une forme d’expérimentation in vivo, avant leur future généralisation. A partir d’une analyse comparée des sept CLS signés en 2014, nos résultats montrent, d’une part, que leur gouvernance négociée donne lieu à d’importantes variations territoriales bien que domine une approche populationnelle légitimant l’action des élus locaux. D’autre part, via une enquête socio ethnographique de deux CLS en train de se faire, nous montrons que leur mode de négociation par l’ARS oscille entre deux logiques de gouvernance, descendante ou ascendante, « dure ou molle », et qu’un certain nombre de conditions favorables participent à la construction des accords et des compromis acceptables pour les diverses parties prenantes. Loin de prendre les formes d’une gouvernance « unifiée », fabriquer un CLS s’apparente davantage à faire du « sur mesure ». Les acteurs qui s’y engagent sont ainsi condamnés à s’entendre pour répondre, selon un jeu d’instrumentalisations réciproques, aussi bien aux problématiques « spécifiques » des territoires infrarégionaux qu’aux objectifs du Plan régional de santé
Résumé À partir d’un travail de thèse sur la socialisation professionnelle des futurs artistes de « cirque contemporain », notre contribution montre, en prenant largement appui sur l’exemple type de l’École Nationale des Arts du Cirque de Rosny-sous-Bois, que les écoles professionnelles constituent des lieux de réinvestissement de dispositions sportives tant pour les formateurs, le plus souvent issus de la gymnastique sportive, que pour les apprentis artistes lors des processus de recrutement et du cursus de formation. De façon plus générale, et dans les six écoles étudiées, devenir artiste de « cirque contemporain » nécessite l’incorporation et l’accumulation de dispositions plurielles – sportives, artistiques et circassiennes – et hiérarchisées en fonction de la position de l’école dans l’espace de formation. Cette recherche questionne la façon dont les acteurs du « cirque contemporain », en empruntant à deux pratiques – le sport et l’art – socialement représentées comme antagonistes, mènent une entreprise de revalorisation et de légitimation du cirque sans pour autant résoudre les tensions liées à l’identification de la profession d’artiste de cirque.
In France, the institutionalization of circus, widely sustained by the state, has extended to circus schools, some of which having proposed an apprenticeship of the profession of artist. Here we study the effects of such an endeavor toward respectability of this cultural form on the professional socialization of the circus apprentices. We notice a dual structuration process of the space of apprenticeship from the top (the state) and the bottom (the schools). Given the early stage of this space, all the schools are gradually constrained by a rationale of permanent adjustment to the contest of the professional socialization.
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