Écrire par délégation. Pratiques d'écriture des assistants parlementaires de députés socialistes
Résumé Le développement d’Internet a déplacé les frontières de la participation politique. Désormais, les militants peuvent s’engager dans un parti sans nécessairement y adhérer. Cet article s’attache aux différentes étapes qui ont rendu possible la concrétisation de cet engagement 2.0. Faire du PS un e-parti impliquait de permettre en son sein l’expression de nouvelles formes de militantisme de ses membres mais également de concilier « réel » et « virtuel », c’est-à-dire d’adapter l’organisation socialiste en conséquence. Loin d’être univoque, cette lente conversion a, au contraire, été menée en fonction des stratégies et règles du jeu internes. Il apparaît alors que la numérisation de l’engagement partisan est en réalité étroitement liée à la présidentialisation de l’organisation socialiste.
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Éric TreilleUne minute pour convaincre. L'expression politique à l'épreuve des débats télévisés des primaires de [2016][2017] En rassemblant 8,5 millions de téléspectateurs, le dernier débat de la primaire de la droite et du centre a été un succès. Il a même su dépasser, en termes d'audimat, l'échange inauguré par le Parti socialiste (PS) en 2011, confirmant ainsi l'intérêt des Français pour la politique et leur curiosité pour cette nouvelle procédure de désignation.Pour réitérer ce captage de l'attention du public, le parti Les Républicains (LR) a érigé le précédent socialiste en modèle, en se calant sur la forme et le nombre de débats qui avaient été privilégiés en 2011, consacrant alors ce qui est devenu en soi un « nouveau genre télévisuel » (Richard, Sandré, 2013) avec ses règles d'exposition et sa dramaturgie propre. En choisissant en plein accord avec les directions des chaînes des formats volontairement corsetés à la seconde près, LR et le PS ont également souhaité se prémunir d'un double danger : produire, comme Europe-Écologie-Les-Verts (EELV), des échanges aseptisés à force d'autocontrôle, ou dévoiler au grand jour des divisions internes, comme ce fut le cas en 2006 lors de la première primaire socialiste. Contrairement au système américain où les débats sont nombreux, rugueux et surtout étalés sur une longue période, le système des primaires à la française a été organisé sur un temps court et selon des modalités pratiques volontairement contraignantes afin de ne pas écorner par avance l'image du candidat désigné (Lefebvre, Treille, 2016).La tenue de débats sérieux au risque de l'ennui a dès lors été le prix à payer pour prévenir les « faux pas » (Neveu, 1998) et éviter que n'éclatent les rivalités et les polarités idéologiques trop tranchées. Pour répondre au cadre d'expression conjointement arbitré -une minute par intervention, quinze à dix-sept minutes par débattant -et au nombre élevé de compétiteurs en présence -sept pour la droite comme pour la gauche -, les candidats ont souhaité dans leur majorité « interdire tout propos désobligeant » 1 en favorisant l'usage 1. Le Parisien, 27 janvier 2017, interview de Benoît Hamon sur l'organisation du débat télévisé de l'entre-
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