La fouille d’un habitat contemporain situé au lieu-dit « La Haute Borne » à Villeneuve-d’Ascq a permis la mise au jour d’un ensemble exceptionnel d’artefacts, daté des alentours de 1900. L’examen de cet assemblage permet d’alimenter les recherches archéologiques et historiques régionales à plusieurs titres. Catégories et types d’objets sont caractérisés et quantifiés. L’ensemble des inscriptions fournit les arguments de datation de l’assemblage ; l’inventaire quantifié des marques de faïenceries autorise pour sa part des conclusions touchant à l’économie. Il renvoie l’image d’un bassin transfrontalier de production industrielle orienté est-ouest, appuyé par un réseau fluvial navigable et des charbonnages. Les productions céramiques peuvent provenir massivement d’usines éloignées de la région lilloise, comme celles de Maastricht. L’assemblage est très majoritairement composé de récipients en céramique et en verre. La vaisselle témoigne de pratiques culinaires qui montrent une prépondérance de la cuisson à l’eau. Le déficit quantitatif constaté pour la vaisselle à feu pointe l’usage de récipients métalliques pour la cuisson. Le reste du répertoire est principalement consacré à l’hygiène et à la santé. Les emballages sont les témoins matériels des débuts de la société de consommation, et permettent ici d’interroger les relations sociales qu’entretiennent les ruraux avec la ville.