Contre le présupposé selon lequel il n’y aurait pas d’archives au Rwanda – présupposé accolé du reste à un grand nombre d’États d’Afrique subsaharienne –, cet article vise à mettre en évidence la richesse du patrimoine archivistique rwandais et l’utilisation qui en est faite par les chercheurs, notamment lorsqu’il s’agit d’analyser les processus historiques ayant conduit au génocide des Tutsi en 1994. Quand bien même ils ne font pas l’objet de politiques de versements ou d’inventaires systématiques, de même qu’ils peuvent être conservés dans des conditions engageant leur préservation, de tels fonds existent, dispersés partout dans le pays, notamment dans les administrations locales, et permettent d’écrire une histoire soucieuse des spécificités locales et de la complexité des dynamiques historiques, dans ses continuités et ses discontinuités. L’article revient également sur l’histoire des Archives nationales, depuis leur création en 1979 jusqu’à leur actuelle restructuration, dans un double mouvement de réorganisation institutionnelle et de numérisation. La création depuis une dizaine d’années de fonds archivistiques reconstitués, spécifiquement consacrés au génocide, pose des questions aussi bien en ce qui concerne les évolutions de l’historiographie que les politiques archivistiques elles-mêmes.
Cultures obligatoires, monétarisation et mobilisations sociopolitiques dans le monde rural à la fin de la colonisation L'arrachage des caféiers du Mulera au Rwanda en octobre 1958
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