Cet article s’interroge sur l’impact d’expériences d’entrepreneuriat collectif telles que la coopérative jeunesse de services (CJS) et la junior association (JA) sur des adolescents. La CJS et la JA constituent des lieux d’apprentissages permettant le développement de savoir-faire et de savoir-être. L’apprentissage entrepreneurial collectif y est plus diffus. L’étude menée au sein de ces deux dispositifs montre que si la CJS a une vocation éducative, elle n’accompagne pas particulièrement la poursuite d’activités collectives entre les membres. En revanche, la JA observée a pu se transformer en une association qui agit toujours dans une logique entrepreneuriale fondée sur le bénévolat.

Les actions associatives développées avec les personnes exilées s’inscrivent dans des crises durables de l’accueil et de la solidarité. Le confinement de la population instauré en mars 2020 a eu des effets sur le rôle des acteurs associatifs. Dans quelle mesure la prise en charge inconditionnelle des précarités résidentielles et alimentaires, décidée au début de la crise sanitaire en 2020, génère-t-elle des changements durables dans les mobilisations associatives locales avec les personnes exilées? Nos enquêtes menées à Rennes auprès d’associations nous permettent d’expliquer que la gestion centralisée de la crise par l’État, notamment concernant l’hébergement temporaire des personnes exilées précaires, contraste avec les actions coordonnées entre la municipalité et plusieurs associations locales dans le champ de l’aide alimentaire. Que ce soit dans le traitement des besoins des personnes exilées de se nourrir ou de se loger, les actions développées durant la crise sanitaire témoignent d’une prise en charge inconditionnelle exceptionnelle, revendiquée habituellement par les associations. La question du maintien des aides sans condition en matière d’alimentation et d’hébergement au-delà de la crise sanitaire se pose alors.

Cet article porte sur l’implication des jeunes dans les juniors associations, modalité d’implication créée pour les adolescents, à partir d’une étude approfondie d’une organisation de ce type spécialisée dans le cinéma. Les liens entre les jeunes impliqués et les adultes de leurs entourages permettent de montrer la multiplicité des relations existantes. Celles-ci sont essentiellement structurées entre le groupe de jeunes et plusieurs adultes qui interviennent chacun individuellement. Leurs rôles sont très importants dans la structuration du collectif lors de l’adolescence des membres. La gestion associative, la création de vidéos ou la participation à des événements liés au cinéma, comme un festival, sont autant d’occasions pour les jeunes de former des choix scolaires. Leur trajectoire professionnelle a été, de façon variable, influencée par leur expérience associative.

COME:ON! est un partenariat entre onze organisations gérées par des jeunes, issues de sept villes européennes. Cette initiative a reçu le soutien de l’Agence Exécutive Erasmus+ dans le cadre du programme European Youth Together 2019. Entre janvier 2020 et décembre 2021, un ensemble de mobilités avec les jeunes membres des organisations était prévu, dans la perspective de soutenir leurs engagements dans des projets associatifs locaux, notamment d’occupation de bâtiments vacants. Pour les organisations, le projet était l’occasion de renforcer leurs actions en organisant des rencontres européennes dans leurs lieux d’activités. Comment les dynamiques associatives jeunesses à l’origine d’un programme de mobilités se reconfigurent-elles dans le contexte de crise sanitaire ? Il s’agit ainsi d’expliquer la perspective translocale dans laquelle le partenariat s’inscrit, dans un contexte de soutien intensif à la mobilité de la part des institutions. La question de la reconnaissance de la valeur européenne des activités associatives locales est également étudiée. Ce phénomène semble faciliter la mise en place d’actions européennes localisées entre les organisations, qui peuvent faire émerger certains engagements avec des degrés de synchronisation entre les jeunes des différents pays. La translocalisation de l’occupation des lieux vacants par des organisations de jeunes est finalement analysée pour ouvrir d’autres perspectives de recherches et d’actions.

This article is focused on two local participation initiatives in North America and Europe. The Youth Services Cooperatives, summer organizations created by teenagers in Quebec, have been adopted in France since 2013, with the support of local institutions responsible for organising youth policies in the Brittany region (France). The other initiative, youth dialogue exchanges organised by young people, was established in Italy, the United Kingdom, and France. This European scheme aimed to create new ways of thinking about cultural policies for young people at local level. Conceptually, this work is based on actor-network theory (Akrich, Callon, and Latour, 2006) and the transnationalisation of public policies (Hassenteufel, 2005) applied to youth policies (Loncle, 2011), with a view to understanding how organisations working across different countries adapt certain international initiatives between different local contexts. The research is based on fieldwork. Interviews were conducted with young people, youth workers, and decision makers in France and Quebec. In Italy and in the UK, informal discussions and interviews with decision makers were carried out, and observations were made during activities led by young people. The analysis demonstrates that the circulation of participation initiatives is strongly dependent on the original context, especially with regard to the organisation of youth policies. Some characteristics of the initiative, for example the model of community organisation, are difficult to transfer to a country where public policies are centred around public institutions. Because of the absence of international actors who would be able to facilitate links between the organizations involved in these projects, local youth workers have taken on the role of international mediators between the original project and the new initiative in the destination context. These experiences are of interest for understanding how young people can have a fundamental role in implementing new participation initiatives, and have an impact on the definition and implementation of youth policies.