avec la collaboration de Michèle Ballinger et d'Isabelle Thery-Parisot Résumé : Le Solutréen est un techno-complexe peu documenté en Île-de-France et le Solutréen moyen reste relativement méconnu à l'échelle de la France. À l'exception du gisement de Saint-Sulpice-de-Favières (Essonne) fouillé sous la direction de Béatrice Schmider entre 1983 et 1985 et de quelques découvertes isolées et contestables de pièces foliacées, très peu d'indices relatifs à cette période ont été jusqu'à présent identifiés. Une nouvelle campagne de fouille effectuée en septembre 2012 dans le gisement d'Ormesson près de Nemours (Seine-et-Marne) mieux connu pour son occupation gravettienne datée et avec la présence de restes de faune, mais également une implantation moustérienne parfaitement préservée et plus récemment un niveau châtelperronien, a permis de mettre au jour des fragments de « feuilles de laurier » dans un niveau bien conservé et ainsi de relancer le débat sur l'occupation solutréenne au centre du Bassin parisien et plus généralement dans le Nord de la France. Pour le moment, ce niveau a été fouillé sur une surface réduite d'environ sept mètres carrés mais la production lithique semble caractéristique du Solutréen moyen à « feuilles de laurier » exclusives. Cinq fragments de « feuilles » constituant quatre entités après raccord correspondent vraisemblablement à des objets abandonnés après cassure lors de leur fabrication. Trois stades d'abandon ont été identifiés, de la véritable préforme à la pièce en cours de finition par retouche à la pression. Ces objets sont étroitement associés à des pierres brûlées témoignant de différents états de thermoaltération ainsi qu'à des charbons de bois dont l'unique échantillon déterminé, pour le moment, correspond à du bouleau. Il est vraisemblable que ce lieu a accueilli une aire ou une structure de combustion dont nous n'avons retrouvé en 2012, que des vestiges épars. Un alignement de gros blocs de calcite dont l'aménagement complet nous est inconnu en raison de la petite taille de la surface fouillée, cerne l'occupation solutréenne en bord est. L'origine de ces blocs est inconnue, pour l'instant, mais il est vraisemblable, étant donné leurs poids et dimensions, qu'ils ont été collectés à proximité. Ce début de structuration de l'espace demande évidemment à être mieux documenté avec l'extension prévue de la zone fouillée. Cependant, à l'est de l'occupation solutréenne, une troncature des sédiments causée par le tracé d'un talweg a sans doute contribué à amputer également le niveau archéologique, nous privant de cette information. La petite quantité de matériel recueilli ainsi que la petite taille de la surface fouillée ne permettent pas pour l'instant une évaluation précise des activités qui se sont déroulées sur place mais on peut d'ores et déjà constater, en ce qui concerne le silex, que le façonnage de « feuilles de laurier » est prépondérant alors que les opérations de débitage vouées à la production de supports sont peu nombreuses. Un nucléus et quelques éclats et éclats laminaires s...
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