RÉSUMÉDans cette contribution, nous analysons un corpus de chansons ayant accédé à la première place de classements musicaux réalisés pour la France entre 1956 et 2017. Cette base de données nous permet de nous questionner sur le type d’oralité que produit l’industrie du disque francophone. Si les chansons présentent des caractéristiques conceptionnelles relevant de la distance (Koch et Oesterreicher, 2001), quelques traits linguistiques relevés sont pourtant illustratifs d’une proximité conceptionnelle. Nous nous intéressons plus particulièrement aux liaisons dans les chansons, à leur possible réalisation dans ces productions préparées en comparaison avec des corpus spontanés ou de locuteurs professionnels, aux liaisons variables (que nous considérons comme une marque de distance) et à l’évolution diachronique de leur réalisation. Pour mener à bien cette analyse, nous avons utilisé un outil facilitant l’étude sur corpus des liaisons, que nous présenterons. C’est surtout la réalisation de certaines liaisons variables, comme après suis, étais ou jamais, plus spécifiquement réalisées dans notre corpus, qui concourt au caractère distant de ces productions langagières. Au fil du temps, la réalisation des liaisons variables a diminué dans les chansons, par exemple après est ou préposition, les rapprochant de productions relevant de la proximité.
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