Résumé
Objectif: Étudier les effets de la pandémie de COVID-19 sur l'évolution du traitement des patients atteints de la forme néovasculaire de la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) ayant reçu un traitement par injection anti-VEGF avec des données réelles.
Méthodes: Cette étude rétrospective a été effectuée sur 116 yeux de 106 patients. Examen ophtalmique, évaluation de la meilleure acuité visuelle corrigée (MAVC), les résultats de la tomographie en cohérence optique (OCT) et les données des deux dernières visites avant les restrictions (V-2 et V-1) et de la première visite (V0) après l’annonce de la fin du confinement et des visites ultérieures (V1 et Vlast) ont été enregistrés. La période du confinement a été déterminée entre le 11 mars et le 1er juin 2020.
Résultats: L'intervalle d'injection avant V-1 était significativement plus longue que l'intervalle après V0 (2,56 ± 0,9 vs 2,14 ± 0,8 mois, p = 0,02). Alors que l'épaisseur maculaire centrale médiane (EMC) avait significativement augmentée à V0 par rapport à V-1 [274 (132-711) contre 238 (136-628), p <0,001], la EMC médiane était significativement plus faible à V1 par rapport à V0 [256 (136-591) contre 274 (132-711), p = 0,003]. La MAVC médiane était de 0,67 (0,1-1,1) logMAR à V-1 et s'est significativement aggravée à 0,78 (0,1-1,2) logMAR à V0 (p = 0,003). Bien que la MAVC médiane se soit améliorée à 0,69 logMAR (0,1-1,2) à Vlast, la différence n'a pas atteint une signification statistique par rapport à V0 (p = 0,08).
Conclusion: Le retard de traitement dû à la pandémie de COVID-19 entraîne une progression de la DMLA et une déficience visuelle. Planifier des traitements et des visites anti-VEGF plus fréquents peut être une approche appropriée jusqu'à ce que la maladie se stabilise. Cependant, il convient de garder à l'esprit que malgré l'amélioration des résultats des OCT, le succès souhaité en matière d'AV n'a pas pu être atteint à court terme.