L’évolution récente du cumul emploi-retraite, l’instauration de la surcote et la baisse de la décote s’inscrivent dans la volonté affichée, depuis la réforme des retraites de 2003, de favoriser l’emploi des seniors et de leur permettre d’arbitrer plus librement entre départ à la retraite et poursuite d’activité. Les premiers résultats disponibles sur les retraités du régime général qui reprennent une activité salariée montrent un recours au cumul emploi-retraite encore limité, de l’ordre de 5 % des nouveaux retraités. Cette population se caractérise par des durées d’assurance élevées, une situation favorable en termes d’emploi en fin de carrière mais aussi parfois l’existence de certains aléas durant la vie active plus marqués que pour la moyenne des retraités, et une plus forte présence de personnes se déclarant non mariées. Inciter les retraités à reprendre une activité pose des questions sur le sens donné aujourd’hui à la retraite, mais aussi sur l’existence d’effets d’aubaine pour certains assurés et le coût de cette mesure pour les régimes de retraite.
Le minimum contributif garantit une pension minimale aux assurés du régime général. Ce dispositif a été modifié par la réforme de 2003 avec l’introduction d’une majoration. Celle-ci augmente le niveau du minimum contributif en fonction des périodes cotisées par l’assuré. L’objet de cet article est d’évaluer l’effet de la réforme de 2003 sur le niveau des pensions versées par le régime général aux retraités ayant pris leur retraite entre 2004 et 2006. Après une décomposition de l’effet théorique de cette modification, l’incidence est analysée à partir de données réelles portant sur le flux des nouveaux retraités du régime général. Il apparaît que les répercussions de la réforme du minimum contributif sont complexes et variables selon les générations et les années de passage à la retraite. Cette complexité est en partie due au fait que cette réforme se combine à l’augmentation du coefficient de proratisation utilisé dans le calcul du droit propre, qui absorbe en partie les hausses du minimum contributif.
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