Rick Anderson est un personnage bien connu des professionnels de l'information et de la communication scientifiques. Lui-même doyen associé (associate dean) à la Willard Marriott Library (Université de Utah), il a occupé durant toute sa carrière différents postes dans le secteur des bibliothèques universitaires, en charge de l'acquisition des ressources et de la gestion des collections, tout en assurant des activités de conseil auprès de grands éditeurs scientifiques. Il doit sa notoriété publique à ses qualités reconnues d'expert en matière de « communication scientifique », à travers de multiples conférences et analyses, ainsi qu'à ses contributions régulières au blog professionnel Scholarly Kitchen, lancé en 2008 à l'initiative de la Society for Scholarly Publishing-dont Rick Anderson est élu président en 2015. 2 Il était donc l'auteur tout indiqué pour cet ouvrage, Scholarly communication, paru aux presses de l'université d'Oxford, dont l'objectif assigné par la collection qui l'accueille-« What everyone needs to know »-vise à présenter un panorama assez complet des acteurs et enjeux du secteur d'une manière à la fois synthétique et objective. Telle est d'ailleurs l'ambition affichée dès l'introduction par l'auteur qui, tout en rappelant les multiples controverses qui agitent actuellement le monde de la communication scientifique, entend bien prendre soin d'éviter les partis pris trop marqués. Cependant, nous ne ferons pas mystère du fait que Rick Anderson occupe une position particulière dans le débat autour du libre accès aux ressources scientifiques (open access) qui le place Rick ANDERSON, Scholarly communication. What everyone needs to know® Revue européenne des sciences sociales, 58-1 | 2020
Mots-clés : bibliométrie, communication scientiique, économie de l'attention, libre accès, méga-revues, revues scientiiques, réseaux sociaux, sciences humaines et sociales. Abstract.As an introduction to this section dedicated to Open Access in Human and Social Sciences by the Revue européenne des sciences sociales, this article deals with the debate spurred in France by the publication of the European Commission Recommandation about "access to and preservation of scientiic information". After analysing the arguments and strategies of the different stakeholders involved, the authors sketch out how an open access scientiic communication may look like with regard to two dominant para digms ("legal-bibliometrical" vs "collaborativenetworking"). In doing so, they question the role of HSS journals in the context of the economy of attention and put the focus on the unexpected consequences that may derive from a scientiic communication based on data and relying on the prescription operated by algorithms and social networks.
* par Ivan Jaffrin Revue européenne des sciences sociales, Librairie Droz C'est l'une des singularités de l'« économie »-et pas la moindre de ses complications-que de désigner tout à la fois la science et son objet : l'économie n'est rien d'autre en effet que la science de… l'économie. La définition classique de la discipline économique, entendue comme science de l'allocation optimale des ressources rares, ne change d'ailleurs rien au fait qu'il ne saurait y avoir dans la réalité, non plus que dans la nature, de référent répondant spontanément au nom d'« allocation des ressources rares ». Un tel objet n'est jamais qu'un état du monde social appréhendé sous le rapport économique, et donc à l'aune de la science économique elle-même. On pourrait certes en dire autant de l'ensemble des disciplines des sciences sociales, dont le regard que chacune d'elles porte sur son objet participe de leur construction respective. Cependant, dans le cas précis de l'« économie », il y a, pour ainsi dire, superposition de l'ordre des faits économiques au fait de l'ordre économique, au point qu'il devient hasardeux de discerner entre les deux et que la faillite du premier sonne comme le démenti nécessaire du second. * EV dans toute la suite du dossier.
Le volume du Journal de l’écrivain Renaud Camus, La Campagne de France, fait l’objet d’un « scandale » au printemps de l’année 2000 qui donne lieu à deux pétitions contradictoires et à un nombre considérable d’articles de presse. Très vite le terme « affaire » vient caractériser une activité collective de qualification d’un fait supposé de « racisme et d’antisémitisme » qui fait polémique. À partir de quelques-uns des travaux touchant à la question du « scandale » et de la forme « affaire » (Boltanski & Thévenot, 1991 ; Claverie, 1998) nous tâcherons de montrer que l’« affaire Renaud Camus » est significative d’une « épreuve » où deux mondes sont en situation de concurrence pour régler une seule et même réalité. L’impossibilité de dénouer le différend procède, selon nous, d’un principe coercitif dans la dispute à l’oeuvre à travers quelques paralogismes que nous nous proposons de relever. Enfin, nous ferons état de l’épuisement d’une certaine forme de la critique intellectuelle qui, à l’occasion de cette querelle, nous paraît faire place à un nouvel état du discours social (Angenot, 1989) articulé autour de la question du « multiculturalisme ».
In spring 2000, La Campagne de France, a volume of French writer Renaud Camus’ Diary gives rise to a scandale which provokes two contradicting petitions as well as an impressive number of articles in the French press. What first appeared to be a clear case of “racism and anti-Semitism” become an “affaire” involving a highly controversial collective process of definition. Making use of some of the works dealing with the notion of “scandale” and the social concept of “affaire” (Boltanski & Thévenot, 1991 ; Claverie, 1998) this article demonstrates that the “affaire Renaud Camus” is a “test” opposing two intellectual orders competing for the hegemony of interpretation of one and the same reality. The impossibility of solving the underlying dispute reflects a coercive principle in the dispute which this article seeks to identify by pointing out a few paralogisms. Finally, I argue that this dispute saw the demise of a certain form of intellectual critique and made way to a new state of the “social discourse” (Angenot, 1989) revolving around the notion of “multiculturalism”
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