Jean-Claude Richard, Réflexions sur le Tribunal consulaire, p. 767-799.
Né des circonstances, le tribunat militaire à pouvoir consulaire paraît de prime abord relever de la catégorie du provisoire qui dure sans raison apparente. Tout ou presque nous échappe des conditions dans lesquelles il naquit en 445-444, réapparut en 438, puis rivalisa avec le consulat avant de le supplanter. À l'évidence pourtant son histoire est en étroit rapport avec le processus de refonte et de réorganisation de la société romaine qui s'accomplit dans les années 450-400. Qu'ils alternent avec les consuls durant une partie de cette période ne doit pas nous détourner de reconnaître dans cette évolution l'œuvre des tribuns consulaires. Car pendant les années d'alternance les mêmes noms se retrouvent dans les Fastes de ces deux magistratures. Lorsque d'autre part, dans la deuxième
(v. au verso) partie de son histoire, le tribunat consulaire devint accessible à la plèbe, la voie se trouva ouverte à la constitution du premier noyau d'une noblesse plébéienne.
Fouillée en 1975, la nécropole du Paradis à Aramon n'a pu être explorée que partiellement ; les douze ensembles sépulcraux disponibles aujourd'hui constituent néanmoins un jalon de première importance pour l'archéologie funéraire de la Gaule méridionale. Une tombe à incinération de la première moitié du Ier s. de notre ère fouillée au nord d'Aramon est également décrite par la même occasion. Datées du deuxième quart du Ier s. av. J.-C. au premier quart du Ier s. de notre ère, les tombes du Paradis font ici l'objet d'une analyse détaillée, tant du point de vue des pratiques funéraires (apparition progressive d'un dépôt d'os brûlés prélevé sur le bûcher, évolution des classes de mobilier d'offrande) que sous l'aspect chrono-culturel : fonction des différents objets déposés dans la sépulture , critères de choix et implications sociales . Considérée comme un miroir de l'agglomération qui occupait la hauteur voisine et s'étendait sans doute au pied du massif, à l'emplacement de la ville médiévale et moderne, la nécropole d'Aramon apporte les premiers éléments d'appréciation sur la romanisation de cette communauté rhodanienne dans le courant du Ier s. avant notre ère.
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