Introduction : Les préconisations professionnelles visant à réduire les risques domiciliaires de chute sont moyennement suivies par les personnes âgées. Nous présumons l'existence d'une identité-logement (IL) à l'origine du rapport complexe entre l'individu et son lieu de vie. Objectifs : Cette recherche qualitative vise dans un premier temps à modéliser les processus d'apprentissage constituant l'IL pour envisager, dans un second temps, une éducation thérapeutique du patient (ETP) chuteur lui permettant de participer pleinement à l'aménagement de son domicile. Méthode : Notre méthode emprunte de la théorisation ancrée. Dix entretiens semi directifs ont été menés auprès de seniors chuteurs avec l'utilisation d'une carte mentale du logement (CML). Résultats : Le modèle de l'IL comprend trois propriétés : a. Le sentiment de continuité temporelle, coeur de l'IL, se compose des routines et connaissances de l'individu dans son cycle du présent, liées à ses souvenirs et projections futures. b. Le sentiment d'unité et de cohérence contient le sentiment de continuité, et impulse chez l'habitant trois types de stratégies. c. Les stratégies d'intégration et d'adaptation déclenchent des processus d'apprentissage et font évoluer l'IL alors que les stratégies de défense la protègent mais limitent l'apprentissage. Discussion : Dispensé au domicile et centré sur l'habitant, le programme d'ETP comprend : un diagnostic éducatif-une éducation à l'aménagement et au risque de chute-un accompagnement de la personne âgée pendant les travaux. La CML serait utilisée pour caractériser l'évolution de l'IL. Conclusion : Cette éducation spécifique tenant compte de l'IL pourrait intégrer à terme des programmes d'ETP existants sur la prévention de la chute (ex : PAERPA).
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