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Les travaux d'analyse fonctionnelle sur des assemblages lithiques du Paléolithique inférieur et moyen, provenant de grottes ou de gisements de plein air, témoignent d'un usage fréquent des différentes catégories typologiques sur des matières végétales ligneuses. Dans le cadre de nos recherches sur le gisement moustérien d'Hermies - le Champ Bruquette (Nord de la France), une étude tracéologique menée par l'un d'entre nous (J.-P. C.) a permis de diagnostiquer, sur des artefacts en silex issus de la zone perturbée du site, la présence d'un micropoli aux caractères semblables à ceux générés par une friction sur le bois et de lui attribuer une origine taphonomique. La nature de la perturbation du niveau dans la zone concernée par ce poli d'altération (gélifluxion d'un gley de toundra) nous a amenés à réaliser des expérimentations sur l'impact de la glace sur le silex. Elles ont permis de démontrer la stricte similitude entre les micropolis de glace et ceux communément attribués au bois pour les industries lithiques anciennes. Le présent article rend compte d'expérimentations préliminaires réalisées à l'aide de répliques modernes d'éclats de silex. Si l'intervention de la glace ou/et du sol gelé semble la plus vraisemblable pour expliquer les caractéristiques et la distribution des micropolis d'altération sur le site d'Hermies, on ne peut écarter, au moins sur le plan théorique, une action volontaire des Paléolithiques sur de la glace ou sur un matériau gelé, sur d'autres sites. Ces résultats ouvrent la voie à deux nouvelles directions de recherche : l'une d'ordre taphonomique, l'autre fonctionnelle ; une batterie d'expérimentations, à la fois en laboratoire et en condition réelle (couplées à des observations de terrain), est envisagée.