Voir le littéraire : la visualisation de données et le Projet des Registres de la Comédie-Française 2 L'éclatante réussite technologique du Projet des Registres de la Comédie-Française (RCF) suscite une question banale : et maintenant ? En d'autres termes, maintenant que les registres des recettes quotidiennes tenus par la troupe du Français entre 1680 et 1793 ont été mis en ligne à la disposition du public, quelles questions chercheurs et amateurs du théâtre de la première modernité peuvent-ils poser à cette mine de sources historiques désormais facilement accessibles dans une base de données 1 ? Bien entendu, cette question, qui n'a que l'apparence de la banalité, trouve dans un premier temps une réponse évidente. Le Projet RCF permet de classer rapidement un très grand nombre de données selon des paramètres de recherche qui révèlent des tendances récurrentes dans les activités quotidiennes du théâtre. Ces questions peuvent aller des plus attendues -quelles pièces étaient le plus souvent jouées ? Qui en étaient les auteurs ? Combien de places étaient vendues à chacune de leurs représentations ? -aux plus subtiles -est-il « possible de retracer la radicalisation des sujets de la monarchie au cours du [XVIII e ] siècle en étudiant leurs goûts théâtraux 2 » ? Ainsi le Projet RCF est-il un outil inestimable pour l'enquête et l'analyse historiques. Cette question « et maintenant ? » engage néanmoins une série d'enjeux plus complexes relatifs à la culture de l'imprimé, à l'analyse de données, à la phénoménologie de l'observation scientifique, à la production du savoir, voire à la nature même des sciences humaines. Certes, les recherches permises par le Projet RCF ont toujours été possibles. Les registres de comptes, disponibles depuis bien longtemps à la Bibliothèque-Musée de la Comédie-Française, ont donné lieu à des analyses extrêmement productives, bien que plus conventionnelles. En ont découlé des travaux d'importance, tels que La Comédie-Française : histoire administrative (1658-1757) de Jules Bonnassies au XIX e siècle, The Comédie-Française, 1680-1701. Plays, Actors, Spectators, Finances (1941) de H. C. Lancaster et, du même auteur, l'ouvrage de référence en neuf volumes A History of French Dramatic Literature in the Seventeenth Century (1929)(1930)(1931)(1932)(1933)(1934)(1935)(1936)(1937)(1938)(1939)(1940)(1941)(1942). Plus récemment, on pourrait citer La Mise en scène du répertoire à la Comédie-Française (1680-1815) de Sabine Chaouche et l'étude de Jan Clarke sur le théâtre Guénégaud, antérieur à la Comédie-Française 3 . Cependant, le Projet RCF a la spécificité de nous offrir quelque chose de différent. En appliquant aux relevés comptables les nouvelles technologies numériques -imagerie haute définition, classification algorithmique, classements croisés, extraction de données et outils de visualisation -le Projet RCF permet de faire apparaître, au sein de ces registres, des tendances et des structures qui n'auraient peut-être pas pu être décelées par des
Reactions in France to Jean-Pierre Jeunet's phenomenally successful film Le fabuleux destin d'Amélie Poulain (2001) tend to fall into two groups. According to one perspective, the film is a superficial and racially sanitized form of cine-tourism; according to another, it is a profound and sincere celebration of traditional French values. For both groups, the cultural work the film performs coalesces around close-ups of the face of Audrey Tautou, the film's star. This essay asks how Tautou's face and the close-up shot it exemplifies can say so much while showing so little. By drawing on the theoretical history of camera distance, it argues that the formal design of the close-up, which demands simultaneously an analytic and an affective response to the visual image, usefully informs the relations between political reactions to the film and French debates around the question of national identity at the start of the twenty-first century.
Since antiquity, philosophers and poets have understood clouds to be principles of generation and procreation. They can turn, Aristophanes tells us, "into anything they want." They are bound up with the act of begetting and giving birth, of bringing into being the newhollow vessels, as Seneca would later put it, with solid walls. And yet the creative force of clouds is a strange, even counterintuitive, one: what they generate and bring forth is often evanescent, incorporeal, and unsubstantial. In this essay, we explore a poetics of clouds as a site of tension between the empty and the procreative, the material and the immaterial, the perceptible and the imperceptible. Clouds, we suggest, are instances of conveyance whose power of mediation gives shape to the unsayable, the unrepresentable, and the apparently unknowable. Their meteorological trickery draws our attention to the infinity of the cosmos by obscuring it. Their rhetorical obfuscationswhat medieval tradition called the integumentumdraw us into their truths by turning us seductively away from them. Expressions of both cosmological and poetic becoming, clouds are therefore inseparable from epistemological and esthetic considerations of the ways meaning and knowledge are at once hidden and revealed.
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