Résumé La répression des abus de l’autorité paternelle s’est-elle élaborée dans le cadre de la légalité coutumière de l’ancien régime pénal ? Dans la seconde moitié du xviii e siècle, la nouvelle sensibilité familiale valorise l’enfance dans la « cellule matrimoniale » en voie de privatisation. Les discours littéraires et politiques dénoncent les excès de la sévérité paternelle. Or, vers 1760, la politique criminelle du parlement de Paris stigmatise les pères et mères « dénaturés ». Quoique statistiquement rares, les « abus » de l’autorité paternelle sont sévèrement réprimés. L’individualisation juridique des enfants de famille préexiste-t-elle aux lois pénales et civiles qui annoncent la « crise de la correction paternelle », vers 1870 ? Centré sur la répression des violences entre parents et enfants d’après les archives judiciaires de la capitale (Parlement et Châtelet de Paris, registres d’écrous de la Conciergerie), cet article développe l’hypothèse de l’interaction entre les modèles familiaux d’autorité et les règles, théoriques et pratiques, de la qualification pénale des crimes familiaux.
Ce document a été généré automatiquement le 19 avril 2019. Tous droits réservés À « l'ombre du Père » ? L'autorité maternelle dans la première moitié du XVIII e siècle Julie DOYON « Empire des mères », « ravage » des relations mères-filles, « société maternante » 1 : la psychanalyse met volontiers en exergue l'omnipotence des mères, qui serait à l'origine de multiples névroses. Ce constat psychanalytique, dira-ton , n'a guère à voir avec les réalités de l'Ancien Régime. Et pourtant… Les pouvoirs prêtés aux mères n'ont-ils pas une profondeur historique telle que l'on puisse en repérer les traces dans les archives du XVIII e siècle ? À la différence du père qui bénéficie d'une évidente visibilité juridique, politique et sociale, la figure maternelle a plutôt été pensée dans une optique victimaire 2. « À l'ombre du père », les mères de famille auraient au mieux une existence « en creux » dans le système patriarcal affirmé à partir du XVI e siècle 3. « Père et mère tu honoreras » : le Décalogue, source fondamentale de la morale familiale du droit civil et pénal d'Ancien Régime, prescrit pourtant aux enfants d'obéir et de respecter leur père et leur mère. Et si la « monarchie paternelle » 4 avait associé les mères à l'exercice du pouvoir, traditionnellement pensé comme un principe masculin dont seul le père aurait eu le monopole ? À « l'ombre du Père » ? L'autorité maternelle dans la première moitié du XVII...
scite is a Brooklyn-based organization that helps researchers better discover and understand research articles through Smart Citations–citations that display the context of the citation and describe whether the article provides supporting or contrasting evidence. scite is used by students and researchers from around the world and is funded in part by the National Science Foundation and the National Institute on Drug Abuse of the National Institutes of Health.
customersupport@researchsolutions.com
10624 S. Eastern Ave., Ste. A-614
Henderson, NV 89052, USA
This site is protected by reCAPTCHA and the Google Privacy Policy and Terms of Service apply.
Copyright © 2024 scite LLC. All rights reserved.
Made with 💙 for researchers
Part of the Research Solutions Family.