Cet article s’intéresse à la mise en œuvre de la gestion intégrée sur le territoire des îles habitées de l’estuaire du Saint-Laurent (Isle-aux-Coudres). Plus précisément, nous analysons le cas d’une participation de la société civile, du secteur privé et du secteur public à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un projet de gestion intégrée pour les îles habitées de l’estuaire. Les résultats que nous mettons en évidence pour saisir le processus d’implantation de ce mode de gouvernance à l’Isle-aux-Coudres permettent de mieux comprendre le rôle de la dynamique des acteurs et des techniques d’enquêtes dans la prise en charge par le milieu des principaux enjeux qui les concernent (érosion, accès au littoral, vieillissement de la population, approvisionnement de l’eau potable, activités saisonnière et conflits d’usages). Nous retraçons ce faisant la trajectoire historique de l’émergence du projet ainsi que les différentes phases qui ont mené à la constitution d’un comité de gestion intégrée. Nous terminerons par une analyse des aspects politiques qui sous-tendent le processus et de l’impact des limites de juridiction entre les différents paliers de gouvernement qui peuvent devenir un frein au développement de cette approche dans une perspective de développement territorial.
Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne.
Les communautés côtières sont déjà confrontées aux effets des changements climatiques et doivent progressivement réévaluer leurs pratiques de gestion des risques. Nous nous intéressons aux processus d’adaptation aux changements climatiques (CC) dans deux petites communautés côtières de la Péninsule acadienne, au Nouveau-Brunswick. Nous étudions les relations entre la perception du risque, le regard sur les options d’adaptation et l’engagement des acteurs dans des démarches ou des actions d’adaptation au CC, en combinant plusieurs méthodes de collecte de données et d’analyse quantitative et qualitative. Nous constatons qu’il n’y a pas toujours de relation directe entre une évaluation forte du risque et l’engagement des acteurs dans des actions d’adaptation. Par exemple, les répondants s’inquiètent davantage pour leur avenir collectif mais l’adaptation est encore largement individuelle et surtout réactive. Nous remarquons que, malgré la proximité géographique des deux sites et une perception comparable du risque côtier, l’engagement dans des stratégies d’adaptation diffère d’un site à l’autre. Cela nous amène à nous interroger sur les conditions favorables à une prise en compte des enjeux climatiques à l’échelle des communautés étudiées. La sensibilisation aux risques reste un élément nécessaire, mais pas suffisant. Des activités de transfert d’informations basées sur le vécu des acteurs locaux et l’accessibilité des solutions pourraient favoriser la mobilisation. Le processus d’accompagnement devrait aussi tenir compte des impacts économiques ou sociaux des mesures d’adaptation et des trajectoires de développement de chaque communauté. Pour qu’émergent des stratégies portées par la collectivité, les compétences à dialoguer autour d’enjeux complexes et incertains seraient à renforcer.
scite is a Brooklyn-based organization that helps researchers better discover and understand research articles through Smart Citations–citations that display the context of the citation and describe whether the article provides supporting or contrasting evidence. scite is used by students and researchers from around the world and is funded in part by the National Science Foundation and the National Institute on Drug Abuse of the National Institutes of Health.