SOPHIE DUBUISSON-QUELLIER, JULIEN BARRIER a critique sociale contre les formes de domination associées aux relations marchandes prend aujourd'hui de multiples formes. Un certain nombre de ces critiques sont reprises dans des ouvrages adressés au grand public et qui ont connu des succès de librairie internationaux 1. Si ces protestations visent à mobiliser les consommateurs, elles se distinguent toutefois des formes contemporaines du consumérisme tournées vers la revendication d'une meilleure protection de ceux-ci 2 et se rapprochent au contraire des mouvements de consommateurs du tournant du siècle qui cherchaient à les associer à la dénonciation de certains aspects du capitalisme moderne 3. Cette protestation, encore peu analysée par les sciences sociales, prend des traits fort divers, depuis le développement de modes de consommation dits engagés ou responsables (commerce éthique et équitable, défense de l'environnement, boycott, commerce local) jusqu'à la construction d'un mouvement promouvant la décroissance 4 , en passant par la dénonciation du pouvoir de certains acteurs désignés comme les principaux responsables d'une emprise de la marchandisation, qu'il s'agisse de la grande distribution 5 , des grands groupes économiques, de la publicité ou des médias. Elle prend racine dans l'expression de ce que Luc Boltanski et Ève Chiapello 6 ont désigné 1. À titre d'exemple, on citera trois ouvrages critiquant respectivement le système du crédit à la consommation, de la restauration rapide et des marques aux États-Unis : Robert D.
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