Les pratiques informationnelles d'une communauté professionnelle en écoconstruction soulèvent le problème de la durabilité des écosystèmes informationnels, analysé dans un projet de recherche aquitain. Face à un enjeu social fort, une communauté professionnelle peut-elle parvenir à structurer ou autogérer un système d’information durable, à la fois cohérent avec ses objectifs affichés et résistant dans le temps aux évolutions des contextes économiques, techniques, sociaux, malgré l’absence d’organisation ou de médiation externe ? Pour appréhender les pratiques informationnelles, la méthodologie de la recherche a reposé sur trois types d’approches : sociologique, sémio-pragmatique et documentaire. Trois orientations des systèmes informationnels émergent, vers l’acteur, vers l’organisation et vers l’activité. C’est autour de l’activité par les réseaux entre acteurs que les interactions et les formats se structurent pour assurer la durabilité de l’information.
Un projet de recherche centré sur la communauté professionnelle des éco-concepteurs montre que la constitution de collections numériques est une des conditions de la mise en place du partage de connaissances dans une perspective de patrimonialisation comprise comme un processus ouvert et collectif de traitement et de partage de l’information.
Le renforcement de l'esprit classificatoire ? Le positionnement des professionnels dans la formation aux outils de classification Dès le plus jeune âge, l'élève est sensibilisé à des outils de classification documentaire, qui l'accompagneront tout au long de son cursus scolaire et universitaire. Cette appropriation des outils de classification constitue un double enjeu : d'une part, elle s'inscrit dans un processus de formation de l'individu à des modes de classement, et donc de stratégies intellectuelles, d'autre part, cette appropriation des outils de classification constitue un facteur de socialisation pour l'individu. En effet, les représentations véhiculées lors des formations quant à ces outils de classification sont autant de prédispositions sociales et de leviers pour « agir dans le monde » (Jodelet, 2003). Les outils classificatoires nous semblent pouvoir être désignés comme des « êtres culturels » dans la mesure où il s'agit bien d'idées et d'objets qui sont produits et pérennisés par l'homme et qui, à travers « les carrefours de la vie sociale », se chargent de valeur, donc de « trivialité » (Jeanneret, 2008). La trivialité repose sur le fait de pouvoir lier les logiques sociales avec la transmission et l'appropriation d'objets de savoirs eux-mêmes porteurs de symboliques culturelles. C'est pourquoi nous proposons d'analyser le positionnement des professionnels par rapport à ces outils de classification, et de cerner les enjeux de la prise en charge de ces outils classificatoires lors de formations, notamment dans la perspective de la « trivialité ». Il s'agit d'examiner ce que sont les outils classificatoires sur un plan épistémique et symbolique, ce qu'ils font aux individus, ce qu'ils deviennent lorsqu'ils sont enseignés et qu'ils circulent dans des lieux de savoirs et entre les individus. Nous nous appuyons sur un corpus constitué d'articles (1996-2012) issus de deux revues professionnelles représentatives des mondes de la documentation scolaire
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