Si la presse contribue à relayer l’information sportive, elle représente aussi un outil communicationnel efficace permettant de façonner l’image sociale des activités physiques. La position du journal L’Auto est à cet égard particulièrement intéressante. Fondée par les fleurons de l’industrie automobile du début du XX e siècle, la ligne éditoriale développe une vision compétitive des activités physiques à l’image du jeu de concurrence inhérente à la logique capitaliste. Dans le cas particulier du tennis de table, les enjeux économiques et éditoriaux du quotidien incitent à exhiber l’activité dans ses deux représentations – de jeu de divertissement ou de sport moderne de compétition – dans le but de conquérir un nouveau lectorat et de s’ouvrir à un nouveau domaine sportif. Malgré les efforts des rédacteurs, le tennis de table ne réussit pas à s’extirper de son image de divertissement sportif, devenu alors un phénomène de consommation individuel dans les années 1930.
Créée à l’initiative d’une dizaine de clubs en mars 1927, la Fédération française de tennis de table n’évolue que très peu au cours de ses quatre premières années. Un centralisme parisien favorisant l’entre-soi de grands clubs limite ses initiatives de développement. La proximité de son règlement, de son calendrier, voire de certains dirigeants avec le lawn-tennis menace d’ailleurs directement son indépendance. Ce n’est qu’à l’aube de l’année 1932, dans un contexte où le ping-pong prend un essor sans précédent, que la jeune fédération s’ouvre à la province en décentralisant ses pouvoirs à l’échelle de la région, en diminuant les coûts d’affiliation des clubs par les initiatives de nouvelles personnalités issues du Comité de Paris.
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