Désengagement de l'État et réponses paysannes au Cameroun Moïse MOUPOU 1 et Lawrence AKEI MBANGA 2 Chaque décennie a connu son trop-plein de slogans. Dans le processus d'expérimentation des recettes pouvant sortir l'Afrique du sous-développement, plusieurs actions ont été menées dans les économies africaines. Nous en constatons aujourd'hui les résultats : l'Afrique s'enfonce toujours davantage dans le sous-développement. Les programmes d'ajustement structurels ont prescrit le désengagement de l'État des secteurs de production, plus de démocratie, une bonne gouvernance… Poussé par les bailleurs de fonds, notamment la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI), le Cameroun a dû cesser de financer les intrants agricoles, ce qui a rendu moins compétitifs ses produits sur un marché international concurrentiel où les agricultures occidentales sont fortement subventionnées. Les paysans n'ont pas attendu la déconfiture de l'économie rurale pour réagir. Plusieurs associations locales ont vu le jour et régissent actuellement le milieu agricole camerounais. Face aux multiples problèmes quotidiens, les paysans se sont organisés pour assurer la production agricole. Les associations locales, les Groupements d'initiatives communes (Gic), des ONG, des coopératives, les Comités de développement, les associations de quartier et l'État ont contribué à l'élaboration des stratégies permettant aux paysans de se prendre en main pour assurer leur développement. Organisées en associations formelles ou informelles, elles ont contribué à remodeler le paysage rural, à améliorer le niveau de vie des populations, à installer des infrastructures en milieu rural.
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