Désengagement de l'État et réponses paysannes au Cameroun Moïse MOUPOU 1 et Lawrence AKEI MBANGA 2 Chaque décennie a connu son trop-plein de slogans. Dans le processus d'expérimentation des recettes pouvant sortir l'Afrique du sous-développement, plusieurs actions ont été menées dans les économies africaines. Nous en constatons aujourd'hui les résultats : l'Afrique s'enfonce toujours davantage dans le sous-développement. Les programmes d'ajustement structurels ont prescrit le désengagement de l'État des secteurs de production, plus de démocratie, une bonne gouvernance… Poussé par les bailleurs de fonds, notamment la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI), le Cameroun a dû cesser de financer les intrants agricoles, ce qui a rendu moins compétitifs ses produits sur un marché international concurrentiel où les agricultures occidentales sont fortement subventionnées. Les paysans n'ont pas attendu la déconfiture de l'économie rurale pour réagir. Plusieurs associations locales ont vu le jour et régissent actuellement le milieu agricole camerounais. Face aux multiples problèmes quotidiens, les paysans se sont organisés pour assurer la production agricole. Les associations locales, les Groupements d'initiatives communes (Gic), des ONG, des coopératives, les Comités de développement, les associations de quartier et l'État ont contribué à l'élaboration des stratégies permettant aux paysans de se prendre en main pour assurer leur développement. Organisées en associations formelles ou informelles, elles ont contribué à remodeler le paysage rural, à améliorer le niveau de vie des populations, à installer des infrastructures en milieu rural.
Le bassin maraîcher de Foumbot dispose de par son dynamisme agricole, de l’un des principaux centres de collecte des vivres frais des hautes terres de l’ouest Cameroun. Au début des années 1990, le monde rural des hautes terres de l’ouest s’est caractérisé par une reconversion des caféiculteurs dans le maraîchage et le vivrier. Ainsi, le développement fulgurant du vivrier marchand et particulièrement de la filière maraîchère à l’intérieur de ce bassin s’est accompagné de l’adoption des modèles traditionnels d’emballages. Le choix porté sur les emballages traditionnels pour la collecte, le conditionnement et la distribution des vivres frais vise la maximisation des bénéfices et l’offre des produits de qualité à une clientèle diversifiée, nombreuse et exigeante. Cette option innovante a eu comme double avantage : sa disponibilité permanente grâce à la multitude des forêts de raphia et des forêts-galerie, mais aussi son coût relativement abordable pour les maraîchers. Cependant, face à la diversité des vivres frais, à l’accroissement des volumes des produits collectés et à la qualité des emballages traditionnels utilisés, les impacts économiques et environnementaux constituent désormais des préoccupations centrales auxquelles des solutions durables sont indéniables. Dès lors, le choix des emballages pour chaque type de vivre frais, le reboisement des espèces endémiques prélevées des raphiales et des forêts-galerie, la vente directe de même que le chargement par échafaudage se confirment comme des stratégies pertinentes dans la perspective de la durabilité de la filière « vivres frais ».
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