Résumé Fondée sur une enquête en immersion dans un centre de rétention français, cette analyse vise à approfondir la question des usages et de la production des catégories de l’altérité dans et par l’enfermement des étrangers en instance d’expulsion. Les frontières de genre et d’ethnicité jouent un rôle clé dans l’organisation du travail, dans les relations interprofessionnelles et dans le traitement des étrangers retenus. En effet, le fonctionnement général du centre obéit à une division genrée et ethnicisée des tâches que cristallise la position des agents privés, immigré-e-s précaires dont les compétences sont rapportées à des caractéristiques naturalisées et qui sont en partie associé-e-s aux retenus. Par ailleurs, les hiérarchies internes à la police, qui compte un certain nombre de femmes et de policiers minoritaires, sont adossées à des représentations stigmatisantes des étrangers enfermés que les conditions de travail des agents contribuent à renforcer. Alors que la rétention est promue comme un dispositif de confinement administratif, son mode de fonctionnement au quotidien produit et reproduit un amalgame entre personnes retenues et délinquants.
Ses travaux portent sur les transformations socio-spatiales inhérentes aux développements du contrôle migratoire à la frontière gréco-turque à partir du XXI e siècle. Elle a notamment publié « Les conséquences socio-spatiales des nouvelles modalités du contrôle migratoire à
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