Cet article explore les caractéristiques de la reproduction familiale au sein du groupe socio-professionnel que forment les travailleurs du cuir dans la ville de Québec au tournant du xx e siècle. Il en examine les dimensions sociale, spatiale et familiale de manière à contextualiser les dynamiques de reproduction en période d’industrialisation. Ancrée dans une perspective d’histoire sociale, cette étude vise à outrepasser la dichotomie entre, d’un côté, les interprétations matérialistes, et, de l’autre, les interprétations culturelles des changements démographiques. Nous nous concentrons ici sur les dynamiques de l’économie familiale issues de l’enchevêtrement des expériences individuelles de travail et du vivre ensemble au quotidien ainsi que des perceptions des normes et rôles accolés aux hommes, femmes et enfants. Nous adoptons une perspective analytique qui s’appuie sur les concepts de communication communities et de réseaux familiaux multigénérationnels en examinant de manière très détaillée la distribution résidentielle et les réseaux de parenté de ces familles. Pour ce faire, nous tirons profit des microdonnées du recensement de 1911, lesquelles ont été géoréférencées à l’échelle du bâtiment et jumelées aux registres de l’état civil. Les résultats de cette micro-étude apportent un éclairage nouveau sur les comportements de fécondité et sur la complexité de l’articulation entre les modes de production et les stratégies de reproduction.
On connaît peu de choses sur la population canadienne-française de l'Ouest américain, surtout avant que soit introduite une distinction entre les Canadiens français et les Canadiens anglais dans le recensement américain de 1890. Utilisant pour la première fois un dictionnaire des patronymes canadiens-français appliqué aux microdonnées des recensements américains, ce texte trace les grands traits de la population canadienne-française de l'Ouest américain entre 1850 et 1910 en la comparant à celle des autres régions des États-Unis. On y voit une population en croissance à la suite de l'arrivée de nouveaux immigrants, majoritairement des hommes, mais surtout en raison de l'augmentation du nombre de descendants d'immigrants. Au cours de cette période, des mouvements internes en provenance de l'Est sont aussi perceptibles, comme pour le reste de la population américaine.
L’auteure explore le lien entre le travail féminin et les comportements de fécondité effective des Canadiennes françaises dans deux milieux urbains contrastés au début du xxe siècle. Son texte offre un complément d’analyse aux études qui ont déjà circonscrit les mécanismes de la transition démographique au Québec par l’attention toute particulière accordée à l’articulation entre la production et la reproduction au sein des ménages à partir d’une analyse des rapports sociaux de genre et de génération. Basés sur l’exploitation des microdonnées de recensement, les résultats obtenus suggèrent que le travail rémunéré des femmes mariées et l’occupation (travail, fréquentation scolaire ou « inactivité ») des jeunes filles ont un impact significatif sur les comportements de fécondité effective des Canadiennes françaises qui vivent à Québec ou à Manchester (New Hampshire) en 1910-1911. L’intensité du phénomène est toutefois modulée par le contexte économique et social propre à chacune des deux villes.
Résumé De la littérature portant sur le veuvage et sur le remariage au xixe siècle en Occident émerge un constat général : les hommes se remariaient davantage que les femmes. Rares sont néanmoins les études analysant les facteurs déterminant cette disparité observée entre les genres. Reposant sur l’exploitation d’un corpus de données issu du jumelage des données censitaires de 1891 et de 1901 (PHSVQ, CIEQ-Laval) et des données des registres de mariages de 1890 à 1899 (BALSAC, UQAC) de la ville de Québec, notre article vise à mettre en lumière les différences de comportements, c’est-à-dire entre le fait de demeurer en état de viduité et de se remarier, en fonction du genre. À partir d’analyses de régression logistique, nos résultats mettent en évidence une forte disparité entre les genres quant à la propension au veuvage et au remariage, mais témoignent également du fait que les comportements des veufs et des veuves en matière de veuvage et de remariage s’avèrent distincts parce qu’élaborés stratégiquement dans un contexte de forte différenciation sexuelle du travail où les rôles performés par chacun des genres sont socialement déterminés.
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