Les troubles du comportement, la compétence sociale et la pratique d'activités physiques chez les adolescentsDepuis plusieurs années, les troubles de comportement chez les jeunes constituent une préoccupation importante pour les agents d'éducation. Les écrits montrent d'ailleurs que beaucoup plus d'élèves manifestent des difficultés de comportement à l'école qu'auparavant (American Psychiatric Association, 1994 ; MEQ, 2000a ;Walker, Colvin et Ramsey, 1995). Selon les données du ministère de l'Éducation (2001), la proportion d'élèves en difficulté de comportement au primaire aurait triplé en l'espace de quinze ans, passant de 0,78 % en 1984-85 à 2,50 % en 1999-2000. Selon le Conseil supérieur de l'éducation (2001) et le ministère de l'Éducation du Québec (1996), ces jeunes demeurent sous-identifiés par les milieux scolaires, malgré une telle augmentation. Il est à noter que la majorité de ces élèves 212 Revue des sciences de l'éducation sont des garçons qui ont tendance à avoir des comportements extériorisés agressifs et violents (Kauffman, 1997). Les élèves présentant des troubles du comportement démontrent des taux particulièrement faibles de réussite du DES (Diplôme d'études secondaires), soit 14,9 % par rapport à 83,1 % de réussite pour les élèves non déclarés EHDAA 1 durant leur cheminement scolaire (MEQ, 2000b). Les problèmes associés aux troubles du comportement ont des répercussions sur les apprentissages que l'élève doit réaliser afin de se développer normalement et de réussir son adaptation scolaire et sociale (Desbiens, 2000 ;Poliquin-Verville et Royer, 1992). L'objectif de la présente étude est de comparer le profil psychosocial et les habitudes de vie d'adolescents identifiés comme ayant des troubles du comportement à l'école (TC) avec celui d'adolescents non identifiés en troubles du comportement (non-TC). Les paragraphes suivants introduisent et décri-vent certaines des variables utilisées pour comparer ces deux échantillons d'adolescents.Selon Cloutier (1996) et Scheier et ses collaborateurs (2000), la compétence sociale relève d'un ensemble d'habiletés que les adolescents possèdent à différents niveaux : l'estime de soi, le sentiment d'efficacité personnelle, la cognition sociale et la résolution de problèmes interpersonnels.Ayant terminé une revue de la littérature sur le sujet, Scheier, Botvin, Griffin et Diaz (2000) concluent que l'estime de soi à l'adolescence est associée à la promotion de la santé physique et mentale, à l'attachement parental, à des relations interpersonnelles positives, à la réussite scolaire et à la résilience face aux événe-ments stressants de la vie. Selon Patrick (1996) ainsi que Scheier et ses collaborateurs (2000), le manque d'estime de soi est souvent un indicateur de problèmes de comportement, de consommation de psychotropes et d'un faible niveau d'habiletés sociales.Par ailleurs, le sentiment d'efficacité personnelle (auto-efficacité) correspond à la perception que l'on a de pouvoir agir pour atteindre ses buts (Bandura, 1986(Bandura, , 1997. Étroitement lié au c...