International audience"The paper addresses an innovation in the history of transport as well as in the history of public policy. During the 1970s, the mid-sized city of La Rochelle (France) was probably the first place where an institutionalised bike sharing system was implemented. Crossing the materials of the local archives with the global dynamics of urban policies and mobility practices in Europe at that time explains the emergence of this innovation and allows reflection on the legacy of a forgotten first experiment.
Cet article propose d'analyser le travail de JCDecaux à Lyon à partir des interactions entre l'entreprise et les collectivités locales. A travers les liens qu'elle a progressivement noués avec la Communauté urbaine de Lyon, créée en 1969, la société JCDecaux a participé à la mise en place de l'agglomération. Nous souhaitons partir de la continuité des rapports entre une entreprise, JCDecaux, et la Communauté urbaine de Lyon, pour interroger les recompositions à l'oeuvre dans les institutions traditionnelles qui organisent nos sociétés modernes. Si les institutions publiques participent à structurer le marché et à construire des modèles de capitalismes urbains, les entreprises privées contribuent également à élaborer les cadres d'action des autorités publiques. Cette construction conjointe se traduit par des interactions de plus en plus nombreuses et le renforcement de relations d'interdépendances qui tendent à légitimer une forme hybride d'action, publique/privée. 2 C'est sous la Monarchie de Juillet que furent installées les premières vespasiennes financées par les affiches publicitaires qu'elles portaient, sur les boulevards parisiens (Guerrand, 1985). 3 Cet article s'appuie sur deux enquêtes : la première, réalisée en 2006, dans le cadre d'un mémoire de Master 2 intitulé « Les effets du projet Vélo'v sur le gouvernement des villes » soutenu à l'IEP de Lyon ; la seconde, dans le cadre d'une recherche doctorale en cours, intitulée « La circulation d'une innovation. Sociohistoire des politiques de vélos en libre service en Europe », préparée à l'IEP de Lyon. 4 Voir la convention du 24 octobre 1972 (Archives du Grand Lyon (AGL), 2115 W 004-2) et la convention du 24 novembre 2004.
En mêlant réflexion théorique et perspectives opérationnelles, ce livre souhaite questionner les transformations urbaines occasionnées sur le temps long par l’émergence des mobilités partagées mises en œuvre par de grandes firmes privées mondialisées. Dans quelle mesure la participation de ces nouveaux acteurs aux politiques de mobilité des villes transforme-t-elle le rôle des institutions publiques dans la gestion urbaine ? Ces systèmes de mobilité peuvent-ils répondre aux enjeux écologiques du xxie siècle ? Quels sont les gagnants et les perdants de ces recompositions dans l’économie des transports, les institutions et les structures sociales urbaines ? Ces questions sont abordées à partir de l’analyse du développement récent des systèmes de vélos en libre-service et d’autopartage, en proposant une réflexion plus générale sur la place du capitalisme dans l’innovation en matière de mobilité et dans la fabrique de la ville. L’ouvrage permet de saisir les contours des nouvelles économies collaboratives en interrogeant la gouvernance « public-privé » des mobilités partagées.
Cette seconde édition souhaite actualiser le développement de l’auteur à travers l’introduction d’une étude de cas de l’évolution historique des mobilités partagées à Paris, la prise en compte de l’arrivée des dispositifs de mobilité en free floating dans les grandes villes et l’intégration de nombreux éléments d’actualité (changement d’opérateur, nouveaux acteurs, etc.).
Le livre souhaite offrir des outils de réflexion aux différents acteurs de la ville avant les élections municipales de 2020, période au cours de laquelle les mobilités partagées seront au cœur des débats politiques et citoyens.
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