Certaines smart cities sont aujourd’hui critiquées pour leur vision très techno-centrée qui favorise les géants du numérique face aux citoyens locaux. À Barcelone, une tout autre stratégie a été déployée, faisant basculer la ville dans un modèle de ville expérimentale. Prenant ancrage dans le socle théorique des communs (Ostrom, 1990), la municipalité a en effet mis en place une stratégie digitale qui implique les citoyens pour répondre aux enjeux de souveraineté numérique et faire valoir leurs droits digitaux. Ainsi, cet article scientifique, qui vient en soutien d’une étude de cas du projet DECODE, interroge comment des outils numériques décentralisés, qui reposent sur la technologie blockchain, peuvent favoriser le partage des données tout en respectant la vie privée et les droits des citoyens. Il mobilise la théorie des communs pour comprendre la gestion des communs de la donnée à l’échelle d’une ville.
Le mouvement citoyen des indignés du 15M de Barcelone a entrainé un basculement politique dans la ville. Dorénavant, la volonté de la municipalité est d'inclure les citoyens dans le processus démocratique et d'engager une politique économique centrée sur les communs. Dans ce contexte, cette étude de cas présente la stratégie digitale de la ville qui vise à redonner de la souveraineté numérique aux Barcelonais. Plus spécifiquement, elle présente le projet européen DECODE lancé pour déployer des communs de la donnée. Ce projet a permis de développer et d'expérimenter des technologies blockchains avec les citoyens afin qu'ils contrôlent le partage de leurs données personnelles. Ce cas vise donc à mieux comprendre comment des outils numériques décentralisés, qui reposent sur la technologie blockchain, peuvent favoriser la gestion des communs de la donnée à l'échelle d'une ville. Pour y répondre, trois projets pilotes expérimentés à Barcelone sont retenus : Digital Democracy and Data Commons, Citizens Internet of Things Data Governance et BarcelonaNow.
L’essor d’Internet et des réseaux pair-à-pair ont favorisé la constitution de communautés autour de nouveaux projets collectifs qui remettent au premier plan les travaux sur les communs d’Ostrom (1990). Dans cette perspective, un nouveau champ de recherches s’intéresse au rôle de la technologie blockchain comme support de la gouvernance des communs. Ces recherches, encore peu nombreuses, sont essentiellement théoriques. Cet article se fixe ainsi comme objectif d’étudier l’utilisation concrète de cette technologie dans le processus de faire commun. Pour ce faire, cet article s’appuie sur l’étude du cas de la monnaie libre Ğ1. Nos résultats présentent en détail les modalités de gouvernance d’un nouveau type de commun développé par les membres de la monnaie libre Ğ1 : le dispositif socio-technique de création monétaire. Ce cas est intéressant car il permet de mettre en exergue les attributs de la blockchain Duniter spécifiquement développée pour les besoins de l’écosystème Ğ1. Il souligne également le rôle de cette blockchain pour soutenir l’auto-organisation du projet et, notamment, les faisceaux de droits que les membres ont mis en place afin d’allouer le dividende universel et le processus de faire commun.
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