Dans les différents lieux proposant des prises en charge pour les personnes autistes, les journées sont divisées en ateliers. Il est fréquent de voir dans ces structures un atelier balade. Le principe en est simple : proposer aux patients d’aller se balader en ville ou en forêt pendant un temps plus ou moins long. Néanmoins, cette activité, apparemment triviale, peut s’appréhender comme une médiation groupale mobilisant les patients y participant. En s’appuyant sur l’extrait d’une observation de ce groupe balade, cet article interroge les enjeux thérapeutique et épistémologique de la théorisation d’une telle médiation. Au travers d’une illustration de l’utilisation de cette médiation dans le cadre d’une prise en charge thérapeutique, se pose la question d’un cadre théorique rendant sensible ce qui se déploie au sein d’un tel groupe. Émerge alors la question du traitement de l’archaïque et du corps au sein d’un appareil psychique groupal dans le cadre de la métapsychologie du troisième type permettant de considérer les interactions entre les niveaux intrapsychique, intersubjectif et groupal.
Dans les travaux autobiographiques des personnes présentant un autisme, un type de crise spécifique est décrite. Ces auteurs anglo-saxons l’appellent « sensory-overload », ce que nous proposons de traduire par surcharge sensorielle. Ces crises renvoient à des moments où le traitement du sensoriel, connu comme posant problème dans le cadre des autismes, est particulièrement mis à mal entraînant un ressenti d’agonie. Dans un premier temps, nous décrirons la crise de surcharge sensorielle afin de la distinguer d’autres types de crise qui peuvent être croisée dans le cadre de l’accompagnement de personnes présentant un autisme. Ensuite, nous analyserons le témoignage d’une personne présentant un autisme qui décrit son vécu au cours d’une telle crise. Cette approche phénoménologique nous permettra d’envisager la question du déroulement d’une telle crise. À partir de ces éléments nous pourrons proposer une lecture psychanalytique des processus mis à mal dans ces moments de déconstruction de la perception et envisager les conséquences pour le sujet. Enfin, nous poserons la question de la « psychisation du sensoriel », c’est à dire sur la manière dont le sensoriel s’intègre dans le psychisme. Nous nous appuierons sur les apports de l’approche sensori-motrice pour appréhender ce que ce témoignage nous amène à repenser de l’intégration des éléments sensoriels dans le fonctionnement psychique et l’incidence sur la construction de l’objet psychique dans le cadre de la relation.
Dans le cadre des autismes peu de travaux se sont intéressés jusqu’à présent à essayer de caractériser comment le processus adolescent agit sur ces sujets. Dans cet article, nous proposons une lecture de certains concepts fondamentaux issus de l’œuvre de Freud et Philippe Gutton concernant l’adolescence à l’aune des connaissances concernant l’autisme en se basant sur les travaux de G. Haag, R. Roussillon, D. Meltzer, M. Rhode et D. Anzieu qui permettent d’appréhender le fonctionnement archaïque.
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