Une révision du mobilier amphorique et céramique diffusé en Gaule aux Ilème-Ier s. av. J.C. semble bien montrer la priorité d'une distribution en Languedoc occidental et dans l'axe Aude-Garonne avant la conquête de la Narbonnaise. Elle permet en outre de proposer de nouvelles hypothèses ou d'en préciser d'autres sur les modalités (commerce direct, rôle des port of trade) et les agents ("negotiatores" italiens, réseau massaliète) de cette distribution.
La mise en correspondance du réseau ethno-linguistique et des documents écrits de Gaule méridionale du VIe au Ier s. av. J.-C. permet de différencier, à côté des modèles graphiques grecs et phéniciens, trois zones : une zone ligure anépigraphe, une zone celto-ligure s'exprimant en alphabet grec à partir de la fin du IIIe s. av. J.-C, et une zone ibéro-celte ayant adopté l'écriture ibère du Levant dès le milieu du IVe s. av. J.-C. Si dans ces deux dernières zones l'adoption paraît liée à la même volonté aristocratique de nommer et de renommée, les développements ultérieurs semblent en relation avec la prise en compte des fonctions marchandes à l'Ouest, avec l'affirmation d'une société hiérarchique et ostentatoire dans le domaine celto-ligure.
Grec et gallo-grec Les graffites sur céramique aux sources de récriture en Gaule méridionale (if-fr s. av.J.-C.) Michel Bats Mots-clés. Gaule méridionale, Protohistoire, écriture, gallo-grec, abécédaire. Résumé. A partir de la fin du Hfs. et jusqu'à la fin du f s. av.J.-C, on voit fleurir des inscriptions et graffites sur céramique en alphabet grec dans plusieurs sites indigènes de Gaule méridionale. Il s 'agit surtout de noms complets ou abrégés interprétés comme marques de propriété, mais il y a aussi à Lattes deux abécédaires témoins de l'apprentissage de l'écriture. Après avoir discuté de la possibilité de l'usage éventuel du grec plutôt que du gaulois, on s'interroge sur le sens de cette appropriation tardive par les Celtes du Midi d'un outil technique (affirmation d'identité) et de la réalité de sa diffusion (une écriture populaire ?).
Michel Bats, Marseille archaïque. Étrusques et Phocéens en Méditerranée nord-occidentale, p. 609-633.
Par une révision de la chronologie des importations étrusques, des phases d'occupation des sites gaulois concernés et de l'organisation commerciale liée aux navigations en Méditerranée, il semble qu'il soit aujourd'hui nécessaire de remettre en cause le consensus quasi-général autour d'un commerce étrusque primordial en Gaule méridionale. Celui-ci, qui ne débute en réalité qu'à partir de la fondation de Marseille (v. 600 av. J.-C.) est à replacer dans le cadre d'un commerce emporique ouvert où l'Étrurie joue un rôle privilégié. La bataille d'Alalia (v. 540) marque sa fermeture à l'intérieur de zones réservées délimitées par chacun des partenaires. C'est peu après aussi que Marseille commence à exploiter à fond le domaine gaulois en s'appuyant sur sa propre production de vin.
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