Éléments d'introduction Si enseigner l'oral est aujourd'hui une évidence attestée par la large place accordée à la description des compétences orales dans le CECR, la manière dont l'oral est enseigné, et plus particulièrement la prononciation, demeure peu contrainte. Par exemple : vaut-il mieux faire ou laisser faire, enseigner ou seulement corriger, et cela de manière implicite ou explicite ? Voilà de nombreuses questions que l'enseignant, comme l'institution pour laquelle il intervient, peuvent être amenés à traiter quant à la problématique de la prononciation en langue étrangère (L2). Au-delà de ces prises de positions, qui mèneront à la mise en place d'une action didactique-ou à son absence-pour traiter la question phonétique, émergent d'autres interrogations intéressant tant l'enseignant de L2, l'institution que le chercheur, bien que les motivations de chacun à traiter ces problématiques diffèrent. Par exemple, la question de l'efficience des méthodes de correction intéresse directement l'enseignant, adoptant généralement une approche pragmatique pour atteindre ses objectifs, ainsi que l'institution, pouvant se servir de la réputation des méthodes utilisées en son sein comme d'un argument commercial. Pour le chercheur, en revanche, l'efficience de la méthode peut n'être qu'un prétexte, un intérêt indirect, donnant matière à sa recherche : plus que l'efficience même de la méthode, ce sont les raisons sous-jacentes à cette efficience qui sont en jeu, voire les fondements scientifiques de la méthode elle-même. En d'autres termes, là où l'enseignant peut ne poser que des questions fermées (ce que je fais marche-t-il, i.e. dois-je poursuivre l'emploi de telle ou telle méthode) ancrées dans la situation didactique et son évolution, le chercheur tend à avoir des questions ouvertes dont les implications théoriques dépassent souvent le cadre de l'interaction didactique. Oral d'aujourd'hui, oralité de demain : et la phonétique corrective dans tout... Recherches en didactique des langues et des cultures, 16-1 | 2019 10 Notre enquête s'organise en quatre blocs thématiques distincts : A. Profil et situation des informateurs B. Formation en FLE des informateurs C. Enseignement de l'oral et de la prononciation D. Institution et phonétique 11 Le bloc A « Profil et situation des informateurs » concerne le profil général et la situation professionnelle des informateurs. Nous y recueillions quelques informations d'ordre Oral d'aujourd'hui, oralité de demain : et la phonétique corrective dans tout... Recherches en didactique des langues et des cultures, 16-1 | 2019