Résumé A son origine, la « charte de la diversité », initiative patronale impulsée par le patronat en 2004 et signée par un nombre croissant d'entreprises en France, est explicitement liée à la question des discriminations ethno-raciales et plus particulièrement à celle de la place des « minorités visibles » dans l'entreprise. Quelques années après sa mise en oeuvre, on note que la conception de la diversité qui la sous-tend s'est considérablement élargie pour inclure des préoccupations comme celles du handicap, de la « parité », des « seniors », mais aussi de la « parentalité » ou de la « relation avec les écoles ». C'est ce mouvement d'élargissement sémantique et pratique du « champ de la diversité », notamment en entreprise, que ce texte propose de retracer pour interroger les usages et les réappropriations spécifiques dont il est l'objet. Une telle perspective permettra de questionner la manière dont ces développements prolongent aujourd'hui, à l'intérieur même du cadre anti-discriminatoire, une situation française historique marquée par la dénégation des discriminations ethno-raciales.
This article questions, at its starting point, the theoretical and epistemic assumptions around the emergence of the concept of (super)diversity, hailed in a growing body of academic literature as marking a “diversity turn”. In the second part, it highlights the issues raised by the organizational applications of the diversity paradigm in three main policy domains: migration, urban planning, and antidiscrimination. Finally, emphasizing the development of white-centered diversity conceptions, particularly in the European and French contexts, it invites a closer look at the intertwining of scholarly and practical elaborations of the diversity frame by considering knowledge as practice.
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