Cet article vise à partager une expérience collective de passation de questionnaires sortie d’urnes associant des étudiants et prenant place au sein d’une enquête ethnographique relative aux inégalités de politisation. Pointant de manière réflexive les intérêts et les limites de ce type de démarche de production de matériaux quantitatifs de première main, le texte ouvre la boîte noire de la « cuisine empirique », en abordant concrètement les modalités de construction d’un collectif d’étudiants en vue de la passation de QSU lors des trois scrutins des élections municipales et européennes de 2014 en France. Ce partage peu commun de quelques « ficelles » et savoir-faire en matière d’investigations autour de bureaux de vote s’inscrit dans les réflexions collectives sur la fabrique de matériaux d’enquête fiables dans le contexte contemporain de faible financement de la recherche.
Les grandes écoles s’affichent désormais comme des acteurs majeurs de la lutte contre la reproduction des inégalités sociales par l’École. Pour comprendre ce grand retournement, l’auteur analyse le cas emblématique d’un établissement considéré comme pionnier grâce à sa seconde voie d’admission, Sciences Po. S’appuyant sur des outils des sociologies de l’action publique et de l’éducation, l’enquête –fondée sur des entretiens semi-directifs avec des promoteurs du dispositif et un corpus d’articles de presse– permet l’analyse de la mise à l’agenda du problème dans différentes arènes, car ce dispositif rassemble, avant même sa mise en œuvre, divers acteurs et institutions. La conjoncture politique favorable et les propriétés sociales des promoteurs de la seconde voie d’admission leur confèrent des capacités de mobilisation et d’action qui les aident à constituer la diversité en impératif.
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