Through a historic wave of strikes, France’s sans-papiers (immigrants without papers) became known as ‘ sans-papier workers’ and renewed their fight for legal status. The state instituted employment-based regularization and unions embraced migrant workers’ access to legal status as a labour issue. Following Bourdieu and Boltanski, this article traces the institutional genesis and political trajectory of the ‘sans-papier worker’ as symbolic category and objective group, highlighting its agonistic coproduction by state policy and union strategy. The study relies on a three-year collective ethnography including participant observation, archive collection and over a hundred interviews with migrant workers, union activists, employers and civil servants. Whereas the new framing initially uncovered the reality of undocumented migrants at work, it gradually became an exclusive category that sorted ‘workers’ from the others. Ultimately, the fight for ‘ sans-papier workers’ confronted labour organizations and the state with the question of when one starts and stops being a worker.
International audienceEffectuant un pas de côté vis-à-vis des aspects les plus spectaculaires et médiatisés de la question, l’originalité de ce dossier réside dans le fait qu’il aborde de multiples formes d’ethnicisation ordinaire. Autrement dit, les contributions s’attachent à décrire et analyser la prégnance banale, normale, routinière des classements sociaux fondés sur l’origine. Quelles logiques sociales, économiques et spatiales ont contribué à les façonner ? Comment s’articulent-t-elles avec le racisme ordinaire (Essed, 1991) ? Il sera peu question ici de criminalisation de l’immigration, de brutalités policières, d’invectives publiques ou de crimes à caractère raciste, mais de logiques sociales, économiques et institutionnelles, parfois animées des meilleures intentions, qui informent aussi l’expérience quotidienne des groupes minoritaires
Résumé Maintenus durablement dans un statut d'emploi précaire, les travailleurs du bâtiment doivent endurer de multiples humiliations : mensonges, agressivité verbale, moqueries, surnoms ou insultes racistes, etc. De telles humiliations sont permises par le statut relégué de leurs cibles, et dans le même temps elles entretiennent ce statut, fonctionnant comme des « pense-bêtes » rappelant la menace liée à la précarité de l'emploi. S'ils s'affrontent rarement à leurs employeurs de manière directe, en revanche les travailleurs du bâtiment entretiennent une résistance souterraine qui prend les voies du retrait et de la défection.
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