des temples bouddhiques et société locale :
A curious myth of the creation of Japan can be found in many medieval Japanese literary texts. When the creator god (Izanagi or Amaterasu) is about to create Japan, King Māra of the Sixth Heaven comes to prevent him from doing so, because he foresees that if this country is created, Buddhism will flourish there, and he will lose his power. Izanagi or Amaterasu is compelled to make a promise that he (or she) will not tolerate the coming of Buddhism. Under this condition, he (or she) is permitted to create Japan, and because of this promise, Buddhism is taboo in the Shrine of Ise. This article examines this myth from various points of view. Māra is mentioned in Indian Buddhist texts. He appears there as the tyrannical and jealous king of this world, attacking the Buddha and Buddhism because he is afraid of losing his power, the Beings being able to escape from his realm by the teaching of the True Law. In Chinese and Japanese Buddhism, we find that Māra is sometimes confounded with Īśvara or Maheśvara, because of his role as the enemy of Buddhism, and also because the Chinese translation of his other name, Vaśavartin, i.e., Zizai-tian, is the same as the translation of the name Īśvara. And more generally speaking, Māra is more or less confounded (in some Japanese texts) with the greatest deities of the Buddhist heavenly hierarchy (of Brahmanic origin), such as Mahābrahmā or Maheśvara. In some of the Japanese texts mentioning the myth of King Māra of the Sixth Heaven, he gives the creator god of Japan a contract in which he warrants the continuity of the Japanese imperial dynasty (because the latter promises to ward off Buddhism in the new country); it is said that this is the origin of the Divine Seal (shinshi), one of the Three Divine Treasures of the Imperial Dynasty (sanshu jingi). Thus, the Japanese kingship is guaranteed by a contract made between Māra and its creator god. On the other hand, there are some texts in which Izanagi himself is identified with Īśāna (another name of Mahesvara), and through him, with Māra (because Īśāna is considered as the King of the Sixth Heaven). Some texts belonging to the early medieval Shinto-Buddhist ideology reveal that certain deities of Brahmanic origin have a very important role, in some cases even being described as the primordial god of creation. In some literary sources the "Path of Māra" (Ma-dō) is represented as a special path of destiny where the monks of immoral behavior, who still have magical power because of their practice, will be born again. There are even some powerful lay persons who, before dying of resentment, have wished to be born again in the "Path of Māra" with the intent of getting their revenge on the spite which they had been the object of. Thus, the figure of Māra in the Japanese medieval imaginaire appears as a being having a supreme magical power, even if from the moral point of view, he represents evil — we would even say that his power comes from his evilness. The myth of the creation of Japan in which King Māra intervenes belongs to the literature commonly called "Medieval (chūsei) Nihon-gi," that is to say, a loose set of mythical texts which reinterpret and re-invent (often in Buddhist allegorical terms) the stories of classical Japanese mythology. By connecting Māra with the origin of Japan, our myth tries to stress the magically powerful nature of this country and its imperial dynasty.
Le présent article propose une nouvelle manière de concevoir ce que l'on appelle le « shintō médiéval » ou, plutôt, certains courants de la pensée « bouddho-shintoïste » de la première moitié du Moyen Âge, comme « une forme japonaise de l'"hindouisme" ». En partant d'un passage du Yamato Katsuragi hōzanki (milieu du XIIIe siècle ?), qui reproduit un mythe cosmogonique hindou à travers un texte du Dazhidu-lun, on essayera de remonter à Annen (841-889 ou 898) et à Seison (1012-1074) pour retrouver les inspirations premières sur lesquelles ces courants semblent s'être formés. La pensée mystique immanentiste d'Annen, qui sera l'un des plus importants précurseurs de la « Pensée de l'Éveil Originel » (hongaku shisō) du Moyen Âge, et surtout ses spéculations sur les soumissions des divinités hindoues par les Vénérés bouddhiques, auront pu servir de base pour le développement d'une certaine tendance théiste dans la pensée du « bouddho-shintoïsme ». D'autre part, Seison, qui s'est appuyé lui-même sur une exégèse mythologique d'Annen, a écrit vers la fin d'un ouvrage intitulé Shingon fuhō sanyōshō (1060) quelques lignes qui auront une influence décisive sur la pensée shintoïste naissante à la fin du XIIe siècle et au XIIIe siècle : il y identifie virtuellement le Japon au « pays d'origine du Buddha Mahâvairocana ». C'est de là que sont parties bien des théories universalistes plaçant le Japon à une position primordiale dans le monde. Les différentes versions du mythe du roi Mâra du Sixième Ciel semblent également liées à ces lignes de Seison. Dans la seconde partie de l'article, on tentera de jeter une nouvelle lumière sur les résultats de cet examen de différents discours de la première moitié du Moyen Âge, en considérant l'ouvrage du savant « nativiste » de l'époque Edo, Hirata Atsutane (1776-1843), intitulé Indo zōshi. Hirata, qui développe des critiques virulentes contre le bouddhisme, essaie de retrouver des fragments de mythes originels hindous dans les Écritures bouddhiques, et déclare qu'ils sont en réalité des traces de la mythologie japonaise, qui est la vérité universelle. Dans ses analyses de textes bouddhiques, il avance que le contenu des ouvrages ésotériques représente la pensée hindoue à peine déguisée sous une apparence bouddhique. Et la théologie qui résulte de ses enquêtes est étonnamment proche de la théologie des courants médiévaux qui ont été examinés dans la première partie. Ainsi, malgré l'étrange impression que peut produire la notion de « forme japonaise de l'"hindouisme" » à première vue, il semble que cette manière de concevoir la pensée shintoïste naissante à l'époque médiévale puisse avoir une certaine valeur heuristique pour comprendre ses caractères fondamentaux.
This article presents a translation of a short medieval Shinto text titled Bon-Kan Dōmei Shakugi or “Exegesis of an Identical Term in Sanskrit and Chinese.” The “identical term” in question is vajra, one of the most important objects both at the symbolic and ritual level in esoteric Buddhism. The author first tries to clarify the meaning of the somewhat ambiguous expression of the title “identical term in Sanskrit and Chinese.” A fully annotated translation follows, with the original text itself. Then the author situates the work in the historical development of texts of what is usually called “medieval Shinto.” This is a kind of derived text from the seventh chapter of the Reikiki, Shin no Mi-hashira Reikiki (Reikiki of the August Central Pillar), which can be dated to around the beginning of the fourteenth century. The vajra is associated with the Central Pillar of Ise Shrine dedicated to the supreme deity of Shinto, Amaterasu Ōmikami, or Tenshō Daijin. An analysis of this chapter of the Reikiki shows that it is closely related with a passage of another, earlier, text of the same religious trend, the Yamato Katsuragi Hōzan-ki (Book of the Treasure Mountain of Katsuragi in Yamato), and both of them are a medieval reinterpretation of the crucial episode of the classical mythology, that of the descent of the Divine Grandson on the earth and the conferment of the Three Imperial Regalia to him by Amaterasu. The Bon-Kan Dōmei Shakugi was a supplementary exegesis and ritual explanation of the Shin no Mi-hashira Reikiki. The symbolism of the main focus of the text, the vajra, is extensively explored, as well as that of the principal character of the Shin no Mi-hashira Reikiki, who has the strange name of “King Brahmā, Sovereign, Flying in the Air.” Thus, the religious context of this set of texts is explained as much as possible.
Le bouddhisme a-t-il joué un rôle dans la formation de la modernité en Extrême-Asie, et notamment au Japon ? Le présent article est une tentative pour élaborer une des réponses possibles à cette question d'ensemble. D'une manière plus spécifique, nous essayerons de vérifier l'hypothèse que le bouddhisme de tendance tantrique de la fin de l'époque Heian et du Moyen Rge - ce qu 'on peut appeler l'idéologie du bouddhisme kenmitsu - a pu avoir une influence décisive dans la formation de certaines formes de l'idéologie de l'État de l'époque médiévale (telles que par exemple le shinkoku shisō ou une certaine "mystique" impériale), et que celles-ci ont pu être à leur tour une des composantes importantes de l'idéologie réactionnaire du Japon moderne. Nous userons du terme "tantrisme" ou "tantrique" exprès pour parler de la tendance ésotérique du bouddhisme japonais de cette époque (au lieu de l'ésotérisme" ou du "mikkyō" plus usuels) dans l'intention de souligner la continuité de cette religiosité depuis l'Inde - l'Inde non seulement bouddhique, mais l'Inde tout court, puisque le phénomène tantrique n'a pas été limité au bouddhisme, mais a été un mouvement général des religions indiennes. On relèvera un certain nombre de cas particulièrement frappants dans les faits religieux du Moyen Rge japonais où l'on peut déceler des influences de la pensée tantrique, notamment des éléments d'origine plus ou moins śivaïte. On analysera en particulier un ensemble d'images mythiques relatives à des démons cannibales en remontant à leur origine indienne et en suivant leur développements japonais. Nous proposerons d'expliquer les très riches développements proprement japonais par ce qu'on peut appeler le modèle en virus de la structure mythique : une structure mythique importée dans une culture différente pourrait transformer celle-ci d'une manière semblable à un virus qui transforme l'organisme du corps de l'hôte qui l'a incorporé. En ce qui concerne l'évolution de cet ensemble idéologique après le Moyen Rge, nous ne pourrons relever que très peu d'exemples (comme le cas de Hirata Atsutane). Un certain nombre de questions proposant des perspectives de recherches futures termineront cet article.
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