Depuis quelques années, nous assistons à l’émergence de monnaies d’un genre nouveau, reposant sur des procédés cryptographiques, gérées en pair à pair selon un consensus distribué. La plus représentative d’entre elles, le Bitcoin, est lancée après la crise financière de 2008 et vient contester un ordre monétaire fondé sur le crédit et le pouvoir bancaire. Ces crypto-monnaies viennent heurter la conception traditionnelle de la monnaie : unitaire, souveraine, territoriale et centralisée. Par conséquent, elles interrogent la théorie et renouvellent le débat sur la nature de la monnaie. Dans ce papier, nous proposons d’analyser le Bitcoin au filtre d’une théorie institutionnaliste de la monnaie. En tant qu’institution sociale, la monnaie est plus qu’une technologie, car elle participe à la construction d’un espace marchand s’articulant avec un ordre socio-économique. C’est pourquoi nous mettons en évidence les arguments de la contestation et les racines idéologiques qui sous-tendent le système Bitcoin : décentralisation, anti-étatisme (cryptage) et naturalisation de la monnaie (minage). En mettant en avant la notion centrale de confiance, nous nous intéressons ensuite à la capacité du projet Bitcoin à construire un ordre monétaire, certes alternatif, mais stable.
Résumé L’objectif de ce papier consiste à considérer la théorie monétaire de Schumpeter, non pas comme un aspect, mais plutôt comme le point de départ logique d’un examen de son projet théorique : fournir une analyse susceptible de saisir les phénomènes complexes de la dynamique économique capitaliste. La théorie monétaire de Schumpeter, fondée sur le concept de comptabilité sociale, offre un édifice analytique qui englobe aussi bien les situations d’équilibre de l’économie que le déséquilibre engendré par l’évolution. L’étude de la monnaie, des banques et du crédit donne une réponse spécifique au problème de la coordination économique dans le contexte de la dynamique capitaliste ; en effet, plus que le marché, ce sont les institutions monétaires qui encadrent l’action des entrepreneurs.
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