L’objectif de cet article est d’étudier la façon dans laquelle les professionnels de santé conçoivent, mettent en œuvre et évaluent les services de santé qu’ils offrent aux patients, dans l’optique d’une amélioration de leur qualité dans les formations sanitaires au Cameroun, plus précisément dans 5 hôpitaux publics de différentes catégories de la ville de Yaoundé. Au terme d’une analyse qualitative inductive, il ressort de cette étude que ces formations sanitaires, ne disposant pas encore de normes d’accréditation, les professionnels de santé qui y travaillent apprécient de manière subjective la qualité des services qu’ils offrent. L’accueil, le dialogue, l’appréciation des services rendus par les usagers et les parties prenantes constituent ainsi les principaux critères sur lesquels ils se basent. Puisque la qualité est conçue comme un construit multidimensionnel et hiérarchique dont les critères doivent être adaptés au contexte socio-culturel dans lequel l’évaluation est pratiquée, cet article fait ressortir les paramètres de la qualité des services offerts dans le contexte des organisations étudiées. Cet apport permettrait aux décideurs publics et autres partenaires du secteur de la santé camerounais de mieux structurer les critères d’appréciation de la qualité des services de santé tout en tenant compte des normes d’accréditations universelles comme celles de l’Organisation Mondiale de la Santé. Ce qui améliorerait le bien-être des populations bénéficiaires. Conflits d’interêts : aucun.

Introduction : Les chercheurs sur la gestion des compétences insistent sur le besoin d’avoir une approche contextualiste. Nous ressortons alors les éléments constitutifs d’une grille des compétences-clés des professionnels de santé dans les hôpitaux publics de différentes catégories de la ville de Yaoundé au Cameroun. Méthode : Pour avoir une vision globale de la conception, de la mise en œuvre, de l’évaluation et des pratiques autour des compétences-clés des professionnels de santé, 43 entretiens semi-directifs ont été validés auprès d’acteurs aux fonctions et positions différentes. Les données ont fait l’objet d’une étude qualitative inductive et d’une analyse de contenu thématique. Résultats : La compétence des professionnels de santé et les pratiques qui en découlent reposent sur leur capacité à surmonter les barrières socioculturelles (valeurs et croyances des usagers, pratiques traditionnelles, réglementation nationale, tribalisme, corporatisme, niveau élevé de corruption et favoritisme entraînant une subjectivité dans leur évaluation) et structurelles (insuffisances matérielles, infrastructurelles, financières et en ressources humaines) afin de les rapprocher le plus possible des normes d’accréditations sanitaires universelles comme celles de l’Organisation Mondiale de la Santé. Ceci permet d’aboutir à une pratique médicale de qualité culturellement acceptable. Discussion : L’évaluation des compétences constitue l’un des enjeux vitaux pour les hôpitaux publics parce qu’elle joue un rôle fondamental dans les stratégies de distinction, les classements, les processus de sélection et d’orientation dans la vie professionnelle des professionnels de santé. Elle passe préalablement par l’élaboration d’une grille de compétences propre à ces professionnels et doit reposer sur des pratiques objectives.