Financiarisation et politiques industrielles au Japon et en Corée du Sud : Evolution des complémentarités institutionnelles et déclin des capacités de l'Etat Résumé Le but de cet article est d'analyser le renouveau des politiques industrielles depuis la fin des années 2000 au Japon et en Corée du Sud et ses limites. Notre approche a deux caractéristiques principales. Tout d'abord, nous adoptons la perspective de l'institutionnalisme historique pour nous concentrer sur la relation entre les politiques industrielles et les systèmes financiers en étudiant leur évolution depuis les quarante dernières années. Ensuite, en mobilisant les concepts de complémentarités et de hiérarchie institutionnelles, nous discutons les limites de ce renouveau dans un contexte de libéralisation des systèmes financiers, à laquelle les institutions gouvernementales en charge de la politique industrielle ont contribué. Notre principal résultat est que, dans le contexte de la financiarisation, les complémentarités passées de l'Etat développeur se sont affaiblies et des contradictions sont apparues. Cela a conduit à une restructuration des capacités de l'Etat pour concevoir et mettre en place des politiques industrielles et à l'incapacité de subordonner la finance à leurs objectifs, malgré les discours et les ambitions des gouvernements. Cependant, et c'est notre second résultat, la comparaison entre le Japon et la Corée du Sud nous permet d'identifier des différences significatives dans les arrangements institutionnels initiaux et dans le processus de changement institutionnel, qui sont analysés comme les sources d'une plus grande capacité de l'Etat en Corée qu'au Japon dans la période actuelle.
The purpose of this article is to analyze the revival of industrial policies from the late 2000s in Japan and Korea and their limitations. Our approach has two major characteristics. First, we adopt the perspective of historical institutionalism to focus on the relation between IPs and financial systems and study their evolution over the last 40 years. Second, by mobilizing the concepts of institutional complementarities and hierarchy, we discuss the limits of this revival in a context of liberalized financial systems, to which IPs have contributed. Our major result is that, in the context of financialization, past complementarities of the developmental state have weakened and contradictions have arisen. It resulted in a restructuration of state capabilities to design and implement IPs, and to its inability to subordinate finance to its goals, despite the discourses and ambitions of governments. However, and this is our second result, comparison between Japan and Korea also allows us to identify some significant differences that may explain diverging trends in terms of the deindustrialization and internationalization of these two economies.
Cette thèse questionne la financiarisation du régime d’accumulation en Corée du Sud après la crise asiatique de 1997. Mobilisant des méthodes mixtes, elle examine 1) les principaux changements macroéconomiques et institutionnels dans un contexte de développement des politiques néolibérales ; 2) l’insertion croissante des entreprises dans les marchés financiers et commerciaux internationaux ; 3) la refonte du rôle de l’État pour promouvoir les secteurs intensifs en technologie. Le cadre conceptuel et les outils analytiques de la théorie de la régulation, combinés à ceux de l’économie post-keynésienne, sont mobilisés pour discuter les vecteurs qui participent à la financiarisation de l’économie politique sud-coréenne et les caractéristiques locales de ce processus global, intrinsèquement inégal et hiérarchique.
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