Nous analysons les effets de la pandémie de la Covid-19 et des mesures prophylactiques engagées sur l’activité économique, l’emploi et les revenus des agents économiques durant la période allant du 17 mars 2020 au 5 juillet 2020. Les huit semaines de confinement ont conduit à une contraction du produit intérieur brut (PIB) de 32 %. Pendant la période de déconfinement progressif du 11 mai au 5 juillet 2020, l’activité se serait réduite de -11 points de PIB par rapport à la situation prévalant avant la crise, signifiant un retour partiel à l’activité « normale ». L’impact de la crise sanitaire serait massif sur la croissance annuelle de l’activité économique française en 2020 : au cours de ces seize semaines, la perte de PIB représente 165 milliards d’euros et pèserait de 6,6 points sur la croissance du PIB de l’année 2020. Les stabilisateurs automatiques et les politiques engagées pendant la pandémie pour préserver le tissu économique conduisent les administrations publiques (APU) à absorber 58 % de la perte d’activité. Les ménages et les entrepreneurs individuels encaissent une perte de revenu de 14 milliards, soit près de 10 % du total, les entreprises devant donc absorber un tiers de la perte de revenu, plus de 50 milliards d’euros. Les pertes de revenu des ménages sont plus que compensées par la diminution de la consommation, engendrant une épargne « forcée » atteignant 75 milliards d’euros sur les seize semaines. Cette épargne est concentrée au sein des ménages les plus riches. Le dispositif d’activité partielle constitue un instrument majeur de l’absorption du choc. Il permet d’indemniser les entreprises effectivement touchées par les conséquences de la pandémie, tout en limitant les destructions d’emplois et la perte de revenu des salariés. Les motifs principaux de recours à l’activité partielle évoluent : baisse d’activité pendant le confinement, gardes d’enfant et vulnérabilité au virus pendant les premières phases du déconfinement. Si le recours au dispositif « vulnérable » reste limité, il pourrait être un facteur plus déterminant au cours des prochains mois dans le cas d’un éventuel rebond de la pandémie.
La récente réforme de la géographie de la politique de la ville, instaurée par la Loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014, se fixe pour but de mieux identifier les quartiers les plus en difficulté à travers la mise en place d’un zonage plus simple et plus objectif reposant sur la concentration de ménages à bas revenus. S’il permet effectivement de gagner en cohérence et aboutit à une carte prioritaire plus homogène – le critère unique de revenu parvenant à capter relativement bien les autres caractéristiques socio-économiques des quartiers – ce nouveau zonage ne peut constituer, compte tenu de l’existence de divergences territoriales trop importantes, le seul outil de résorption de la « fracture sociale » française. Ainsi, la nouvelle géographie prioritaire continue-t-elle de cibler des quartiers aux écarts de développement économique importants. De même, les degrés d’enclavement des quartiers dans les agglomérations qui les abritent, bien que rendus plus homogènes, restent disparates. Étant donné les différences importantes qui persistent donc entre quartiers, l’établissement de critères de priorisation et de différenciation plus fins semble indispensable en vue d’une meilleure efficacité de l’action publique.
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