This paper discusses the possibility of analysing (in the musical meaning of the word) Agostino Di Scipio's "audible ecosystems". A first part is focused on the notion of audible ecosystem and its theoretical counterpart, the idea of emergent sound structures. With this last idea, high levels of a musical work (for instance, the macroform itself) appear as an emergence from lower levels. As for the notion of audible ecosystem-analyzed here through the live electronics solos named Audible Ecosystemics-it is achieved through interaction between the performer, the electronics and the environment. Then, the paper tries to define an analytic image of the resultant sounds of the audible ecosystems. To do so, we use the concept of imprint (empreinte in French) as it is analyzed by Georges Didi-Huberman. Then, we go back to musical analysis and argue that a musical analysis of Agostino Di Scipio's audible ecosystems involves an analysis of the relationships between what we have listened to, what we can only imagine and the compositional techniques. Before concluding, the article shows an example of this way of analyzing by taking a sample at random from the piece Audible Ecosystemics 3b.

Dans cet article dédié à la musique d’Agostino Di Scipio, la philosophie de la musique, plus particulièrement attentive à la notion d’écoute, tentera de suggérer que l’analyse musicale ne peut pas se limiter aux structures « objectives » (les « sons », les « formes », etc.). En composant selon une approche écosystémique, Di Scipio crée un système audio qui interagit avec l’environnement. L’espace dans lequel et duquel émerge la musique est également l’espace de l’auditeur. La notion d’émergence est complexe : ce qui émerge constitue aussi le résultat d’une confrontation entre le système cognitif de l’auditeur et le système audio. Ce résultat émergent peut être nommé « structure musicale » ou sonore, mais il est difficile à déterminer avec précision. Son contour général est non prévisible et instable. Il dépend d’un espace musical dynamique qui se construit simultanément à travers une écoute active et un système audio actif. Choisir l’un des deux comme point de départ pour les structures émergentes est impossible. C’est pourquoi la musique de Di Scipio est tellement difficile à analyser. Ce faisant, nous devons nous focaliser sur le moment éphémère où la musique émerge dans l’interaction entre l’auditeur et la production du système audio, et ceci, au sein d’un espace spécifique.

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