À Pontoise, le croisement entre l’analyse du parcellaire du xixe siècle, les données archéologiques et les sources historiques a permis de comprendre le développement de la ville de l’Antiquité au xvie siècle. Des formes remarquables (château et église disparus, enclos ecclésiaux, enceintes, etc.) ont été décelées et une première limite – jusqu’ici inconnue – de la ville fortifiée mise en évidence. La dynamique de développement de nouveaux pôles aux portes de cette enceinte et l’importance des enjeux qui se nouent autour du contrôle des axes de circulation interrégionaux sont apparus particulièrement structurants dans la formation urbaine dès le xie siècle. L’observation multiscalaire montre que la construction de la ville intègre des formes organisées qui sont le résultat d’héritages ou de développements spontanés et des formes que les élites produisent volontairement pour contrôler les centres et les voies de communication. La forme de la ville est à la fois un « impensé » – résultat de stratégies sociales dont l’objectif n’est pas de créer de l’urbain – et la conséquence d’opérations urbanistiques volontaires, mais portant sur des espaces limités.
La recherche sur le réseau routier antique, théorisée très tôt grâce à l'existence de sources littéraires et épigraphiques, a privilégié en archéologie une approche monumentale de la route au détriment du réseau. Ces dernières années, les études archéogéographiques ont montré le réseau routier comme un faisceau de tracés mobiles à moyenne et grande échelle mais présentant une certaine pérennité à l'échelle des itinéraires régionaux. Le trafic routier s'appuie sur une structure matérielle complexe, assurant la résilience du système à petite échelle. En croisant la modélisation des réseaux et la reconstitution de leur réalité matérielle, on peut mieux comprendre leur dynamique dans le temps à travers la concurrence entre les pôles.
En 1999 et 2000, une étude morphologique et des fouilles réalisées sur la Chaussée Jules César
dans le Val-d'Oise ont permis de renouveler les connaissances sur cet axe reconnu comme antique depuis le XVIe s. Replacer la voie dans son environnement et dans le temps (de l'Antiquité à aujourd'hui) permet de comprendre sa dynamique et son rôle dans le paysage. Cette approche par la morphologie prend en compte les différentes temporalités de la voie : de la permanence de l'itinéraire à la mobilité des tronçons et de la viabilité de la chaussée.
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