Résumé Le contexte actuel d’engorgement du dispositif local d’accueil des demandeurs d’asile dans le Rhône oblige à une adaptation permanente des acteurs associatifs et institutionnels locaux. Pour parer aux situations d’urgence, ils tissent des solutions et cherchent à favoriser l’accès au droit d’asile et plus généralement aux droits. L’exemple de l’agglomération lyonnaise montre qu’un système sous-tendu à la fois par une attractivité et une tradition d’accueil a conduit à un système bien organisé qui trouve toutefois ses limites dans les inégalités qu’il produit. La question de l’hébergement de ces populations pose, sans doute plus que pour d’autres populations, celle de leur accès aux droits. Si le système est fortement organisé, l’accès à l’hébergement spécialisé n’est pas acquis pour une part importante de ce public, contraint de cheminer dans la rue ou dans des dispositifs d’hébergement qui n’ont pas les moyens de leur apporter le soutien et l’accompagnement nécessaire pour constituer leur dossier d’asile. Or, l’accès à l’hébergement dépend de critères plus ou moins formalisés. La situation familiale, et notamment la présence d’enfants, en constitue le principal. In fine , les demandeurs d’asile isolés se retrouvent souvent en accueil d’urgence où ils ne pourront guère obtenir cet accompagnement si précieux pour obtenir le statut. L’accès à l’hébergement conditionne plus généralement l’accès aux droits et spécifiquement l’accès au droit d’asile. La réforme du droit d’asile, dont les décrets d’application viennent de paraître (août 2004) prévoit un raccourcissement des délais d’instruction des demandes, mais ne permet pas de répondre aux enjeux de l’hébergement de ces populations. Le système local peut-il tenir encore à bout de bras un système porteur de contradictions ?
Appréhender les discriminations sous l’angle des rapports sociaux conduit Sophie Ebermeyer, chargée de mission égalité et lutte contre les discriminations à Grenoble Alpes Métropole, à aborder de front les questions d’inégalités sociales. Elle souligne la difficulté à faire émerger la lutte contre les discriminations comme une véritable politique publique et les moyens à disposition des acteurs pour faire reconnaître cette question.
Le plan de lutte contre les discriminations de l’agglomération grenobloise présente la spécificité d’avoir été ancré sur les questions éducatives jusqu’en 2012. Sophie Ebermeyer, chargée de mission égalité et lutte contre les discriminations à Grenoble Alpes Métropole et Hakima Necib, chargée de mission égalité à Saint-Martind’Hères, en présentent les principaux enjeux et axes de travail. Puis elles expliquent pourquoi et comment les travaux se sont poursuivis autour des questions liées à la laïcité.
Marie-Christine Cerrato Debenedetti, chargée de mission lutte contre les discriminations à la Ville de Villeurbanne, et Sophie Ebermeyer, chargée de mission égalité et lutte contre les discriminations à Grenoble-Alpes Métropole, plaident pour une approche émancipatrice et multidimensionnelle des inégalités dans laquelle la lutte contre les discriminations, notamment raciales, s’imbrique étroitement avec les dimensions socio-économiques et de genre.
Comment articuler lutte contre les discriminations et égalité femmes/hommes ? Cette question, l’équipe de Grenoble Alpes Métropole se la pose depuis 2011. Anne-Laure Carrier, chargée de mission égalité femmes/hommes, et Sophie Ebermeyer, chargée de mission égalité et lutte contre les discriminations et coordinatrice de la démarche de promotion de l’égalité, font état de l’avancement de la réflexion au sein de leur institution.
scite is a Brooklyn-based organization that helps researchers better discover and understand research articles through Smart Citations–citations that display the context of the citation and describe whether the article provides supporting or contrasting evidence. scite is used by students and researchers from around the world and is funded in part by the National Science Foundation and the National Institute on Drug Abuse of the National Institutes of Health.