L’analyse des formules introductives des scholies met en lumière la nature de la relation que le scholiaste entretient avec le texte source et les intentions qui président à l’élaboration de l’énoncé interprétatif. Le scholiaste, sensible à la richesse du texte pindarique, s’attache à en dévoiler le sens et, dans cette quête, suit les méandres du génie poétique, créant à son tour un discours qui se veut fidèle à l’original. Mais ce discours peine à épuiser le sens, perçu comme chatoyant. Aussi l’énoncé interprétatif n’en finit pas de questionner, conjecturer, reformuler, remplissant sa mission pédagogique au prix d’une inévitable rationalisation du discours poétique, qui demeure pourtant irréductible dans sa singularité.

Cet article étudie les différentes étapes qui conduisent Thésée à prendre la décision de réaliser le synoecisme et de doter la cité nouvellement formée d’un régime politique spécifique. Constatant les méfaits de la tyrannie, il instaure une démocratie du mérite en vertu de laquelle le peuple remet son pouvoir entre les mains de l’homme jugé le plus apte à gouverner, en l’occurrence Thésée lui-même. Dans ces conditions, monarchie – gouvernement d’un seul – et démocratie – pouvoir du peuple – ne sont pas antinomiques. La réflexion d’Isocrate vise cependant moins à prôner un type de régime qu’à stimuler les vertus civiques de ses concitoyens, par le rappel du dévouement exemplaire de Thésée à la cité en des temps mythiques.

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