L'apprentissage de l'orthographe, notamment grammaticale : lieu de débat médiatique et de tension, récemment ravivés par la baisse attestée des performances en orthographe grammaticale (Manesse et Cogis, 2007).Parmi tous les discours, il est des refrains comme "un élève doit savoir lire au mois de décembre de l'année de son CP", "un élève doit maitriser l'orthographe en fin de CM2"… Ce dernier refrain renforcé par les programmes français, eux-mêmes, qui posent, par exemple, comme objectif de fin de cycle 3 que l'élève saura "appliquer la règle de l'accord du verbe avec son sujet, y compris avec le sujet qui de 3 e personne". Dès la fin du CE1, il est déjà stipulé que l'élève pourra " marquer l'accord entre le sujet et le verbe dans les phrases où l'ordre sujet-verbe est respecté", puis, en fin de CE2 : "appliquer la règle de l'accord du verbe avec le sujet (y compris pronom personnel) dans les phrases où l'ordre sujet-verbe est respecté, et où le verbe est à un temps simple".Si l'on met de côté les difficultés d'apprentissage et que l'on regarde les performances des élèves avec comme seuls étalons la demande institutionnelle et la norme sociale, on en vient au discours ressassé de la baisse de niveau. Pourtant, en dépit de cette baisse, les élèves ont des savoirs orthographiques ; ils continuent à en acquérir et à les consolider, du CM2 à la classe de 3 e du collège (Cogis, 2007).
Qu'est-ce qu'accorder le sujet et le verbe conjugué ?Que sait-on de l'accord sujet-verbe ?Tout d'abord, la définition du sujet n'est pas simple : les linguistes retiennent un ensemble de propriétés pour le définir. Riegel, Pellat et Rioul (2008 : 129) n'en enregistrent pas moins de cinq : -le sujet est le premier des deux éléments nécessaires à la constitution d'une phrase, -il régit l'accord du verbe qui prend des marques morphosyntaxiques (les désinences) propres à cette partie du discours (nombre, genre, personne),-il est le seul élément qui puisse être extrait de la phrase au moyen de la locution discontinue C'est…qui, -il appartient à la catégorie générale des constituants nominaux, -si la passivation de la phrase est possible, il peut devenir le complément d'agent de la nouvelle phrase.D'autres linguistes, comme Denis Creyssels, ne retiennent comme seules caractéristiques constantes du sujet que "le contrôle qu'il exerce sur la désinence verbale et la possibilité d'être représenté par un indice