Dans le sillage de la crise économique de 1929, l’Organisation internationale du travail (OIT) met en place de nouvelles formes de coopération internationale et cherche à renforcer sa présence en dehors de l’Europe. Cet article se focalise sur les activités des fonctionnaires du Bureau international du travail (BIT) en Amérique latine au cours des années 1930 et 1940 et met en lumière la place centrale de la protection sociale dans la stratégie d’implantation de l’OIT sur ce continent. Il insiste, en outre, sur le rôle majeur des savoirs experts dans le processus d’« internationalisation » des politiques sociales. C’est en effet au cours de cette période que les fonctionnaires du BIT développent des activités d’expertise, pensées comme de l’assistance technique et comme un moyen d’encourager la diffusion des normes de la protection sociale inscrites dans les conventions internationales du travail. Cet article met ainsi en lumière les transformations importantes qui s’opèrent au sein de l’OIT et qui annoncent, en quelque sorte, sa politique de coopération technique dans les pays extra-européens, développée après la Seconde Guerre mondiale.
To Nicolas, Raphaëla nd Mila the Swiss National ScienceF oundation (SNSF).Iw ould liket ot hank Sandrine Kott,m yt hesis supervisor,whose constant support,d ynamism, openness, frankness, experience and wise advice wered ecisive factors in the realisation of this research. Iwould also like to thank Ludovic Tournès, who wasanattentive and demanding co-director,whose remarks and advice made it possible to further improvemyresearch. Ialso wish to expressmy gratitude for the time they have givent om e.Iwould liketothank the ILO archivists, Remo Becci, Renée Berthon and Jacques Rodriguez. Ia mg rateful for their warmw elcome, their advice and for the ideas we exchanged between two boxeso fa rchival files. Iw ould also like to thank the civil servants of the ILO DOSCOM Service whom Ihavehad the pleasure of workingwith duringthese years of research. Iextend my thanks to Jacques Oberson for his welcome to the archivesofthe League of Nations,aswell as the UN archivists in Geneva; Romain Ledauphin of the UN archivesinNew York and Mary Ann Quinn of the Rockefeller Foundation archivesi nN ew York. Iw ould also like to thank Pierre Roehrich for sharing his familyhistory with me and allowing me to consulth is grandfather Maurice Thudichum'sa rchives.
Cette contribution explore les origines du discours sur le développement des colonies dans l'entre-deux-guerres à travers l'analyse des activités du Bureau international du travail (BIT). Les réflexions de cette organisation sur le développement colonial, qui émergent dans les années 1930, s'inscrivent dans un contexte ambigu, marqué par l'impérialisme européen et sa « mission civilisatrice », d'une part, la volonté de libéraliser les échanges et d'intégrer les colonies dans l'économie internationale, d'autre part. L'analyse des activités quotidiennes du BIT témoigne des efforts des fonctionnaires internationaux pour donner une visibilité internationale au problème du développement colonial et pour encourager le mouvement de réforme sociale. Cette période voit aussi l'organisation des premières missions d'assistance technique qui, toutefois, ont rarement été déployées dans les colonies. L'analyse qualitative des missions et du profil des fonctionnaires du BIT mobilisés permet de montrer que l'assistance technique répond davantage à des objectifs institutionnels qu'à la diffusion d'une véritable expertise dont les fonctionnaires internationaux n'étaient d'ailleurs pas toujours dotés.
Cet article offre un panorama de l’évolution des préoccupations et de l’action de l’Organisation internationale du travail (OIT) en Asie, région qui apparaît aux yeux de ses membres comme « arriérée ». L’une des préoccupations qui ont cristallisé les débats entre les puissances occidentales et les pays asiatiques dans l’entre-deux-guerres a été la compétition économique. L’OIT a été un forum important de discussions sur les moyens de lutter contre la compétition déloyale et d’intégrer tous les territoires dans l’économie internationale. Ce thème de la compétition économique met aussi en lumière le rôle de l’OIT dans la construction d’une représentation différenciée des problèmes du travail et du sous-développement, qui s’articule autour de l’impératif de modernisation de la production et de la planification, dans le but d’élever le niveau de vie des travailleurs. L’étude des modalités d’action de l’OIT en Asie invite ainsi à réfléchir sur les liens qui se tissent dès l’entre-deux-guerres entre justice sociale et développement international.
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