Dans un contexte où les écarts entre les apprenants et l’objet d’enseignement-apprentissage littéraire se creusent sans cesse, le présent article propose un décloisonnement de la littérature en abordant un genre susceptible d’amorcer une réflexion sur les pratiques socioculturelles des élèves : l’autobiographie. Plus spécifiquement, sachant que les genres multimodaux – plus proches des pratiques quotidiennes des adolescent.e.s – favorisent le développement de la littératie, l’article traite la question de l’écriture de soi et de l’intime à partir du roman graphique autobiographique. À ce titre, Fun Home d’Alison Bechdel et Pilules bleues de Frederik Peeters sont tous deux convoqués pour appuyer et illustrer une réflexion didactique visant à se rapprocher de la culture juvénile, en classe de français au lycée.

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Notre article présente une recherche portant sur l’enseignement d’oeuvres littéraires numériques dans quatre classes de français au secondaire post-obligatoire (projet « lecture-littérature-numérique-2 »). Le projet interroge notamment l’intégration du numérique dans un cursus disciplinaire sous forme de dispositifs innovants. L’analyse de deux sources de données (représentations des enseignants avant et après la séquence; planification des séquences d’enseignement-apprentissage) permet d’explorer l’intérêt déclaré et effectif des enseignants pour la littérature numérique, ainsi que la potentielle évolution des objets enseignés, lorsqu’on lit un corpus d’oeuvres littéraires numériques en classe.