L’histoire des Québécoises et de leurs rapports complexes à la politique est étudiée dans ce texte à partir du prisme offert par l’analyse du phénomène des Yvettes, issu du référendum sur la souveraineté-association de 1980. Cet événement fournit l’occasion de repenser les liens qui se sont noués depuis le début du siècle entre féminin, féminisme et nationalisme. L’auteure propose une brève chronologie des principales stratégies féministes des Québécoises, qui permet de mieux appréhender les transformations politiques en cours. Elle y intègre les revendications dites sociales, qui sont souvent la raison d’être officielle des grandes organisations de femmes, comme la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, les Cercles de Fermières, les AFÉAS, etc. En considérant les stratégies déployées par ces organisations pour combattre l’exclusion politique des femmes (qualifiées parfois de stratégies d’émancipation), elle identifie trois grands moments, qui sont aussi des moments clés de l’histoire politique du Québec contemporain. Au-delà de cette chronologie, qui permet de situer les lecteurs dans le contexte historique, la question de la construction politique d’une identité de genre au cours du XXe siècle est au centre de ce récit. Elle permet de comprendre comment s’est articulée la double revendication de la différence des sexes (ou la complémentarité des rôles sexués) et de l’égalité des droits, durant cette période.
Les auteures proposent dans leur texte une analyse des cours d'instruction civique mis sur pied par la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste et donnés aux femmes du Québec de 1921 à 1926. Elles dévoilent le contexte politique et social qui entoure ce projet, ainsi que les modalités et le contenu de tels cours. Deux hypothèses guident leur analyse : selon la première, ces cours sont mis sur pied pour permettre aux femmes du Québec de voter en toute connaissance de cause aux élections fédérales, droit exercé pour la première fois en 1921, parce que ce niveau de gouvernement est perçu comme un véritable enjeu de pouvoir pour les femmes. Selon la seconde hypothèse, ce projet de cours fait partie d’une stratégie en vue d'outiller les femmes pour la politique, de façon à contrecarrer l'un des arguments des opposants au suffrage féminin au niveau provincial, celui de l'ignorance des femmes dans le domaine de la politique.In this text, authors present an analysis of the civic instruction courses that were offered to Québec women by the Saint-Jean-Baptiste National Federation between 1921 and 1926. They explore the social and political context surrounding this project and the course contents. Two hypothesis have structured their analysis: first, these courses were developed to give Québec women the knowledge and expertise necessary to use their newly acquired right to vote in an efficient manner in the federal elections, because this level of government was perceived to be a potentially strategic power base for women. According to the second hypothesis, this project aimed at providing tools and resources to enable women to challenge the widespread preconception of women's ignorance with regard to politics
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