Introduction
Les taux d’obésité chez les jeunes ne cessent d’augmenter au Canada.
Dans cette étude, nous avons réalisé des estimations conservatrices des calories excédentaires
susceptibles de découler de la consommation d’alcool en fonction des habitudes
de consommation courantes chez les jeunes Canadiens, afin de déterminer si la
consommation d’alcool devrait être prise en compte dans les futures stratégies de
prévention de l’obésité.
Méthodologie
Des données portant sur 10 144 élèves de 12e année ayant participé à l’étude
COMPASS (2013-2014) ont été utilisées pour estimer l’apport calorique annuel provenant de
la consommation d’alcool. Pour effectuer nos estimations, nous avons classé les boissons
alcoolisées en trois catégories, en fonction de leur teneur moyenne en calories (coolers à
base de vodka; bière 5 %; bière 4 %, vin et spiritueux) et de la fréquence de consommation
et d'abus occasionnel d’alcool (ou hyperalcoolisation rapide).
Résultats
Les résultats ont indiqué un apport calorique potentiel élevé chez les élèves
qui s’adonnaient aux abus occasionnels d’alcool, ainsi qu’une forte variabilité dans les
estimations de l’apport calorique en fonction des habitudes de consommation courantes
associées aux différents types de boisson. Par exemple, 27,2 % des élèves s’adonnaient à
un abus occasionnel d’alcool une fois par mois, ce qui représente une consommation de
6 000 à 13 200 calories par année (soit 0,78 à 1,71 kg de gras). Pour les 4,9 % d’élèves qui
s’adonnaient à un abus occasionnel d’alcool deux fois par semaine, le nombre de calories
consommées en une année se situerait entre 52 000 et 114 400 (soit 6,74 à 14,83 kg de
gras).
Conclusion
Les recommandations en vigueur pour la prévention de l’obésité chez les
jeunes ne tiennent généralement pas compte de la consommation d’alcool. Étant donné à
la fois les taux élevés de consommation d’alcool et d'abus occasionnels d’alcool fréquents
chez les jeunes mis en lumière dans cette étude et la grande quantité de calories que
contiennent les boissons alcoolisées, tenir compte de la consommation d’alcool dans les
efforts de prévention de l’obésité chez les jeunes serait pertinent.