Les universités québécoises connaissent une forte hausse d’étudiants en situation de handicap (ESH) créant une pression sur les superviseures qui les accompagnent en stage. Une étude exploratoire (Philion et al., 2019) propose de mettre l’accent sur un savoir accompagner dans une perspective de responsabilité partagée entre superviseur et stagiaire. Une recherche-action étudie depuis cette proposition. À cette fin, une communauté apprenante (CA) constituée de chercheuses et superviseures en formation à l’enseignement a coconstruit, par itérations, auprès de 27 stagiaires en situation de handicap (SH), un plan d’action concerté superviseure/stagiaire orienté vers les actions à poser de part et d’autre. Cette coconstruction a incité les membres de la CA à analyser leur posture de supervision sur base du cadre de référence de Bourassa (2019), lequel suggère qu’une relation de pouvoir s’installe dès lors qu’une personne plus expérimentée est responsable d’en accompagner une autre. Il stipule que, dans une relation de pouvoir, quatre variables interagissent : la confiance pour installer du lien, la bonne distance pour coconstruire du sens de ce qui se passe, l’exigence pour tirer la personne vers le haut et la responsabilité qui incombe à chaque partie. L’analyse des données met en évidence que les combinatoires interactives entre ces variables jouent un rôle déterminant dans l’accompagnement offert aux stagiaires. En découle un modèle de supervision combinant « plan d’action concerté superviseure/stagiaire » et « Posture » afin que ces stagiaires bénéficient de conditions favorables à leur réussite.