Vitex doniana Sweet est une espèce forestière connue pour son importance socio-économique en raison de ses utilisations alimentaires, thérapeutiques et culturelles. Elle est actuellement menacée de disparition du fait des fortes pressions anthropiques qui nécessitent des mesures afin d’assurer sa gestion durable. La présente étude visait à évaluer l’état des populations de l’espèce dans trois types d’utilisation des terres correspondant à différentes intensités de perturbations anthropiques, à savoir les aires protégées, les zones pastorales et les zones de culture. À base d’un échantillonnage stratifié et orienté, 82 placettes de différentes tailles ont été installées en fonction de l’habitat considéré. Les données collectées ont concerné la hauteur totale et le diamètre du tronc à 1,30 m du sol des arbres de l’espèce. Les juvéniles ont été dénombrés, leur hauteur mesurée. Le mécanisme de régénération a été déterminé par excavation des juvéniles. L’état sanitaire des arbres a été évalué sur la base de la présence/absence d’infestation et de trace d’exploitation. Les résultats montrent une influence significative (p < 0,05) du type d’utilisation des terres sur la densité des individus, le diamètre moyen du tronc et l’état sanitaire des arbres. La densité des adultes était 3,35 et 2,49 fois respectivement plus élevée dans les zones pastorales et les aires protégées que dans les zones de culture (5,44 ± 2,80 arbres/ha). La régénération dans les aires protégées (43,83 ± 7,65 ind./ha) était 1,27 et 2,61 fois supérieure à celle de la zone pastorale et les zones de culture, respectivement. Les distributions en classe de diamètre présentent une allure en cloche pour les zones pastorales, en structure erratique pour les zones de cultures et en asymétrie positive dans les aires protégées. Le rejet de souche et le drageonnage sont les modes préférentiels de reproduction végétative de l’espèce. Plus de 90 % des individus rencontrés sont affectés par l’exploitation humaine, à savoir le prélèvement des feuilles par élagage des branches et la récolte de l’écorce et des racines. Nos résultats suggèrent un renforcement des mesures de protection de l’espèce et une meilleure valorisation de ses produits afin d’assurer sa conservation.