Le modèle de retraite qui s’est imposé, en France, dans le dernier quart du XX e siècle, présente deux grandes caractéristiques : d’une part, une forte désirabilité de la retraite et, d’autre part, une faible compatibilité entre retraite et activité professionnelle. S’il demeure encore prégnant, ce modèle commence aujourd’hui à être ébranlé par un ensemble de mouvements convergents : la place croissante occupée, dans les débats publics, par le thème de la retraite « à la carte » ; l’existence de discours et de pratiques favorables au maintien d’une activité au-delà du seuil de la retraite ; l’apparition d’une dynamique de lutte contre la discrimination par l’âge ; les transformations récentes des règles régissant la retraite. Ce sont ces tendances émergentes que cet article documente et interroge, posant in fine la question de savoir si le mouvement vers une retraite « à la carte » constitue une liberté de choix accrue.